Les maladies de l'esprit : études cliniques et médico-légales / par G. Pichon.

Date:
1888
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    A M. LE Professeur B. BALL MHMBne DE l’academie de MEDECINE PROFESï^KCU DR CLIMQL’R DE' MALADIKS MENTALES A L ASILE SAINTE-ANNR Permettez-moi, mon cher Maître, de vous dédier ce livre sur les Maladies de l’Esprit, vous qui m’avez initié aux éludes si allachanles de la Psychologie morbide. Georges PIGHON.
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    PRÉFACE Depuis un demi-siècle, les études médico-psy- chologiques ont réalisé des progrès incontestables, et l’on peut dire que ces progrès ont facilité pour une large part l’évolution de la philosophie con- temporaine. Aucun de ceux qui aujourd’hui se piquent de philosophie ne néglige l’étude de la médecine mentale et même beaucoup d’entre eux viennent fréquenter nos asiles, pour y étudier sur le vif les déviations de l’esprit et du sens moral. Leur étude n’est pas encore suffisam- ment avancée pour édifier une philosophie com- plète ; mais elle force ceux qui l’entreprennent à réfléchir sur les problèmes psychologiques et surtout sur certaines questions qui, comme celle de la responsabilité, ont une portée pratique et immédiate. Chaque année voit s’élargir le cercle de nos connaissances, et le livre publié aujour-
    Mil PmîFAC.K d’hui par le D'' Pichon, marque uu nouveau pro- grès dans ces études. Il ne suffît pas en effet de connaître les grandes lignes qu’ont tracées les maîtres et de savoir reconnaître des maladies aujourd’hui clas- siques, comme l’alcoolisme, l’épilepsie, le délire de persécutions, etc. 11 faut entrer plus avant dans le cœur du sujet et savoir se reconnaître au milieu de l’infinie variété que présente l’esprit hu- main dans ses déviations. Certains malades en effet peuvent présenter plusieurs délires, et il était nécessaire d’étudier leurs rapports réci- proques. Cette étude n’est pas seulement propre à la médecine mentale ; combien de fois en effet n’avons-nous pas à rechercher chez nos malades les rapports de deux diathèses, de la tuberculose et de l’arthritisme par exemple, pour ne citer qu’un des cas les plus fréquents? Quand il s’agit de médecine générale, les coexistences ne manquent pas d’embarrasser le diagnostic ; elles influent aussi sur le pronostic que nous por- tons et sur le traitement que nous instituons. Nous rencontrerons donc les mêmes difficultés, mais singulièrement accrues, dans le domaine de la médecine mentale ; car il s’agit là de pro- blèmes beaucoup plus complexes et plus déli- cats. On voit donc par là combien le travail du