La méthode de Thure Brandt et son application au traitement des maladies des femmes / par Madame P. Peltier (née Goussakoff).

  • Peltier, Perlia.
Date:
1895
    sacrum sont si intenses qu'elles empêchent tout travail. Règles profuses toutes les deux-trois semaines. L'utérus est en rétro- flexion, totalement adliérent, à gauche et à droite de l'utérus des nodosités très sensibles.La malade est traitée par le massage pen- dant deuK mois. Les douleurs sont disparues; l'utérus peut être amené en anteversion, qui n'est pas durable. On applique un pessaire. Observation XLIX (Duhrssen). MadameN. ..,37 ans. NuUipare. Douleurs dans le sacrum.Utérus en relroflexion fixé, dévié à droite ; dans le cul-de sac de Douglas un exsudât gros comme un œuf de poule. Après huit séances de massage de l'exsudat il ne reste que quelques brides ; l'utérus se laisse amener en avant. Après 13 séances guérison complète. OsERVATiON L (Duhrssen) Madame N..., 4i ans. Il y a 2 ans pelvi-péritoniLe. On trouve un gros exsudât dans le côté droit du bassin; la partie infér. de l'ex- sudat est flucLuant.Ponction de l'exsudat; (liquide séreux jaunâtre). Quelques jours après on fait du massage ; l'utérus est adhérent et en retroflexion. On arrive à faire disparaître les adhérences, les brides paramétriques ; on amène l'utérus en antéflexion. L'utérus reste en position normale. L'état général est bon. ObservationLI (Fellner). Madame A..., 34 ans un accouchement; reste mahde au lit sept mois ; réglée à J3 ans. Pelvi-péritonite ; depuis, la malade est toujours souffrante; se plaint de douleurs dans la région sa- crée. Constipation. Leucorrhée. Règles profuses. L'utérus en retroflexion, paramétrite chronique gauche, l'utérus presque mobile, ne se laisse pas redresser. Traitée du 27 janvier jusqu'à la fin de février, l'utérus se laisse facilement amener en avant ;
    le parametrium gauche est mou et extensible. La malade ne souffre plus ; on met un pessaire ; l'utérus reste en antéflexion dans le pessaire. Observation LU (Holzapfel).' Madame H..., 28 ans ; un accouchement ; depuis ce temps la malade souffre dans le bas-ventre et dans le sacrum ; l'utérus gros, tuméfié est en rétroversion ; lig. lat. gauche raccourci^ douloureux, attire l'utérus à gauche. 11 séances de massage amènent une guérison complète. Observation LUI (Brandt-Profanter), Madame Ida G.., 25 ans ; réglée à 15ans ; à 1885 après ce que les règles faisaient défaut pendant 2 mois, une forte hémorrhagie se produit; à partir de là elle souffre beaucoup dans le bas-ventre ; desménorrhagies, des métrorrhagies fréquentes.La malade est très affaiblie ; la marche est difficile à cause des douleurs qu'elle pro- voque ;des troubles gastrique prononcés.L'utérus est en rétrover- sion ; des adhérences en arrière de l'utérus ; ovaire gauche gros et douloureux présente des adhérences avec le rectum et Tutérus. La face post. de l'utérus adhère fortement au rectum. Elle fût traitée du 30 Décembre au 31 Janvier. Le 6 Janvier les douleurs ont disparu ; le 17 Janvier règles nor- males ; le 15 Janvier les adhérences de l'utérus avec le rectum sont relâchées ; le 24 Janvier l'ovaire droit est libéré de ses adhé- rences. Le 31 Janvier l'utérus est si mobile, qu'il se laisse facile- ment amener en avant vers la symphyse; les adhérences entre l'utérus et le rectum n'existent plus- L'ovaire gauche n'est pas encore partaitement mobile. L'état général de la malade est bôri. ' Elle ne ressent plus aucune douleur ; la marche n'est plus si fatigante, ni douloureuse. Pendant le traitement la malade a augmenté de 5 kilog.
    Observation LIY (personnelle recueillie dam le service de M. le Docteur Routier). Madame Déf... 3S ans ; réglée à 12 ans; un accoucliementily a 5 ans et depuis elle est toujours souffrante; elle se plaint de dou- leurs dans le bas-ventre et dans la région sacrée. Règles peu abon- dantes et très douloureuses. La malade commence à souffrir dix jours avant les règles et elle continue à souffrir mais un peu moins quelques jours après. Elle a des troubles urinaires. Mictions fréquentes. Constipation. Leucorrhée. L'utérus est gros, douloureux,mobile et en rétroversion. Il y a quelques mois la malade fut soignée dans une clinique avec tampon glycer., badigeonnage de teinture d'iode : on luia mis un pessaire, que l'on fut obligé d'enlever le lendemain à cause des douleurs qu'il a provoqué. Le 4 octobre 1894 je commence à lui faire du massage et j'essaie la réduction de l'utérus qui est très facile ; les jours suivants avant le massage l'utérus se trouve tantôt en anté, tantôt en rétroversion; le 11 octobre la malade ne souffre presque pas; elle fait son ménage sans éprouver de la fatigue; les pertes ont diminué. Le 14 octobre l'utérus est en anteversion et conserve celte position les jours suivants ; la malade ne souffre presque pas. Le 25 octobre la malade a souffert un peu et le 27 elle a ses règles lesquelles sont cette fois-ci assez abondantes et presque sans douleurs, le 31 octobre elle fut examinée. L'utérus est en antéversion; nous continuons le massage, mais bientôt la malade commence à avoir des nausées, des vomissements, un peu de céphalalgie,elle suppose un début de grossesse et nous suspendons le traitement pour quelque temps. Le 20 novembre elle revient. L'utérus est toujours en anteversion ; elle ne souffre plus dans le ventre, ni dans la région sacrée, mais elle continue à avoir des
    nausées, des vomissements, les seins sont un peu douloureux et ont grossi un peu; dans le doute nous ne continuons plus le massage. IV PROLAPSUS DES ORGANES GÉNITAUX. Le traitement du prolapsus par la méthode mécanique a été beaucoup discuté et critiqué. Elle compte cependant un certain nombre de guérisons authentiques suffisant pour permettre de la tenter avant de faire une opération sanglante. Le traitement de Brandt est peu connu et dans les cas rares où il était appliqué, la méthode de Brandt n'a pas été suivie rigoureusement. Il est à espérer que dans l'avenir on obtiendra des résultats plus satis- faisanls. Sans pouvoir nous prononcer pour tel ou tel mode de trai- tement nous allons exposer fidèlement les manipulations prati- quées par Brandt et des observalions que nous avons trouvées dans la littérature sur le massage gynécologique. Sous le nom de prolapsus des organes génitaux nous réunis- sons le prolapsus et descente de l'utérus et de la paroi vaginale avec cystocèle et rectocèle : Ces divers déplacements qui ont été artificiellement séparés sont étroitement solidaires ; s'il est vrai qu'ils peuvent exister isolément, ce n'est qu'à titre d'exception ; le plus souvent ils se succèdent et se commandent. Enfin l'étiologie et le traitement forment des nouveaux liens entre ces diverses lésions et leur donnent une véritable unité clinique (Pozzi). On peut distinguer dans les prolapsus génitaux, comme pour les hernies, les déplacements rfe force ei les déplacements de fai- blesse. Les premiers se produisent à la suite d'un effort violent,
    soit d'emblée, soit lorsqu'une cause prédisposante (grossesses multiples par exemple) a pour ainsi dire déjà frayé la route par distension et affaiblissement des ligaments. La déchirure du périnée est au nombre des causes prédisposantes non douteuses. Elle permet en effet un état de béance de la vulve, qui entraîne l'accès de l'air dans le vagin, en sépare les parois et dédouble pour ainsi dire la résistance du plancher périnéal. Ajoutons, lésions,déchirures ou paralysies du releveur de Vanus provoquées par l'accouchement et enfin la laxité du péritoine qui a été dis- tendu par l'ascension de l'utérus gravide.Faut-il encore admettre une prédisposition congénitale, héréditaire, ou simplement une disposition individuelle particulière résultant de la faiblesse des moyens de fixité de l'appareil génital. Ces derniers faits tout au moins sont très vraisemblables et expliquent comment des efforts qui resteraient sans effets sur la majorité des femmes agissent sur certaines autres. Ainsi nous relevons parmi les causes des prolapsus : Vaffai- hlissement de ligaments, Vaffaiblissement du plancher pelvien et lésions du périnée. Il est bien entendu que ces dernières doivent être réparées par la méthode plastique avant d'entreprendre le traitement mécanique. Pour modifier et fortifier les ligaments, Brandt a imaginé Vélé- vation de l'utérus. Question excessivement controversée: les uns convaincus par les faits, acceptent pour le moment l'explication de Brandt, d'autres cherchent à expliquer les guérisons obtenues par des manipulations qui accompagnent les élévations — la gymnastique du plancher pelvien. Cependant Brandt a commencé à faire les mouvements des adducteurs et des abducteurs et du releveur de l'anus à partir de 1877 et jusqu'à cette époque il compte déjà quarante guérisons de prolapsus, obtenues par les