Mémoire sur la maladie qui a attaqué, en différens tems, les femmes en couche, à l'Hôtel-Dieu de Paris : lu à l'une des assemblées de la Faculté de médecine, dites Prima-mensis.

  • Faculté de médecine de Paris.
Date:
1782
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Credit: Mémoire sur la maladie qui a attaqué, en différens tems, les femmes en couche, à l'Hôtel-Dieu de Paris : lu à l'une des assemblées de la Faculté de médecine, dites Prima-mensis. Source: Wellcome Collection.

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    circulation ( * ). Sans doute il n’en eft point de diflbudre une matière laiteufe ainfi coagulée 5 mais les obfervations répétées à l’Hôtel-Dieu fur un grand nombre de Femmes depuis la fin de l’année derniere, toutes arrachées à une mort jufqu’alors inévitable , prouvent qu’il en eft de capables de prévenir l'épanchement, & que tout l’art confiftoit à le faire. C’eft dans cette vue , la feule qu’il foit pofiible de remplir, que M. Doulcct y préfent un jour au moment-même où une Femme nou- vellement accouchée, reffentit les premières atteintes de cette Maladie , qui débuta chez elle par des vomiflemens, faifit promptement l’indica- tion qui fe préfentoit, la fit vomir à Imitant avec quinze grains d’ipé- çacuanha qui lui furent donnés en deux dofes, répéta le vomitif le lendemain > ayant alors obfervé une rémifiion notable dans les fymp- tômes , foutint les déjections que cette fécondé dofe procura, par une potion huileufe avec addition de deux grains de kermès minéral, pré- vint ainfiie dépôt qui menaçoit de fe former ,& fauva la Malade. Inftruic & encouragé par ce fuccès, il 11e tarda pas a reconnoître l’indilpenfabie néceffité de mettre ce remede entre les mains de la Maîtrefle Sage-Femme de l’Hôtel-Dieu , très habile en fon art , fort intelligente , zélée furcout à un point qui mérite les plus grands élo- ges , &c qui d’ailleurs n’a malheureufement que trop appris à connoître l’invafion de cette efpece de Maladie. M, Doulcet lui recommanda fpécialement de donner , fans attendre fon arrivée , 1’ipécacuanha à toutes les Femmes qui éprouveroient les premiers fymptômes de la Maladie j le jour, la nuit , à quelqu’heure que ce fût. L’épidémie févit avec fureur , pendant plus de quatre mois à peine put-elle prendre un inftant de repos 5 il fallut fon courage pour réiîfter à la fatigue que lui donna une vigilance auffi long tems en action. Le fuccès de fes foins la foutint fans doute. Près de deux cens Femmes , ainft qu’il eft prouvé , par le tableau de celles qui ont été attaquées de la ; Maladie , & qu’il eft facile de mettre fous les veux du Gouvernement, ont été rendues à la vie. On ira perdu précifément que celles ( au nombre cle cinq ou fix ) , qui n’ont pas abfolument voulu prendre le remede , & dont on n’a pas pu vaincre l’opiniâtreté. Elles ont été ouvertes , & Ton a reconnu l’épanchement laiteux , le lait caillé, de abfolument les mêmes défordres que chez celles que cette même épidé- mie avoir fait périr les années précédentes. Il femble quelles n’ont re? ( * ) Pages 37Z 173- Edit, de 1759 , par M, Morifot Dtjlandes, Médecin?