L'hérédité acquise : ses conséquences horticoles, agricoles et médicales / par M.-J. Costantin.
- Date:
- 1901
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Credit: L'hérédité acquise : ses conséquences horticoles, agricoles et médicales / par M.-J. Costantin. Source: Wellcome Collection.
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![expliquer beaucoup de faits entre autres celui que nous citions plus haut relativement au caractère foudroyant et terrible de certaines épidémies chez des peuples sauvages de maladies qui, chez les peu- ples civilisés, ont une allure beaucoup plus bénigne. Si la théorie soutenue par M. Ehrlich était exacte, le fait établi par MM. ( iharrin et Gley serait impossible. NI. Ehrlich distingue, en elfet,deux immunités : l'une active, qui est stable et persistante, due à ce que les cellules de l'organisme vacciné sont propres à produire une substance antitoxique ou bactéricide; l’autre passive, qui est seulement passagère, résulte de l'intro- duction brusque dans l’organisme d’une substance toxique ou bactéricide. Le type de cette dernière est fourni par la résis- tance transitoire que communique aux animaux l’injection d'un sérum antitoxique. Cette deuxième forme d’immunité est, d’après M. Ehrlich, la seule qui appartienne aux descendants d’une mère vaccinée. Mais comment se fait-il qu’elle puisse se maintenir quelquefois jusqu’à la deuxième génération ? 11 est évident que, dans les expé- riences de MM. Charrin et Glev sur la vaccination par le mâle, il ne peut être question d’une pareille explication car les mâles avaient reçu les toxines i5 ou iS jours avant d’être utilisés et [ d’aprèsles expériencesde M. Bouchard, de MM. RulTen et Charrin, de M. Frankel] les toxines étaient éliminées au bout de ce temps. La mère d’ailleurs n’acquiert que rarement l'état réfractaire alors que les enfants l’ont pris. Si la transmission de l'immunité tenait seulement à une action directe sur les embrvons de toxines for- mées dans l’organisme maternel à la suite de la contamination par le père, la mère serait plus souvent vaccinée. Il ne peut donc pas être question d'une hérédité passive, mais de la transmission d’une propriété cellulaire. « 11 s’agit là, disent MM. Charrin et Gley, d’une transmission du plasma germinatif, c’est ici une action héréditaire au sens rigoureux du mot, inex- plicable, croyons-nous, si l’on n’admettait pas l’hérédité des caractères acquis. » On voit d’ailleurs que cette hérédité nouvelle peut se traduire, soit par la propriété de produire des substances bactéricides, soit par celle de développer des antitoxines; il se peut enfin (pie les phagocytes acquièrent la propriété d’englober les microbes (i).](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21929373_0084.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)