Volume 1

Traité général d'anatomie comparée / par J.-F. Meckel ; traduit de l'allemand et augmenté de notes par MM. Riester, et Alph. Sanson.

  • Meckel, J. F. (Johann Friedrich), 1781-1833.
Date:
1828-1838
    d'espérer, principalement chez vous, qui possédez le» deux meilleurs Irailés de cette science; je m'en félicite autant pour ma personne que pour ma patrie. Pour ce qui regarde des questions ultérieures d'anato- tomie comparée, qui auraient été traitées depuis 1821^ je suis persuadé que vous les connaissez aussi bien que moi, par le commerce très-actif qui vient d'être établi entre la France et l'Allemagne , et je puis dire seulement qu'il est très-peu d'objets que je traiterais d'une manière différente, ti j'avais à présent à publier cet ouvrage. Je viens de faire insérer dans mes Archives, les remar- ques de M. Geoffroy et ma réponse, et je suis fâché de ne pas pouvoir vous envoyer la feuille, parce que l'impres- sion, qui ne se fait pas ici, n'est pas encore achevée. Au reste, il me semble très-facile de réfuler les idées de M. Geoffroy. 1" Les glandes auxquelles il compare la mien- ne, se trouvent dans les mâlesaussi bien que dans les femel- les, pendant que je n'en ai trouvé aucune trace dans un mâle beaucoup plus grand que la femelle qui me l'a fait voir; 20 Les variations de grandeur qu'elle offre s'accordent beau- coup plus aux mamelles qu'à aucune autre glande , à l'ex- ception des ovaires et des testicules; 3* La composition de beaucoup de cœcunis, qu'offre ma glande, ne prouve rien contre moi, ni pour M. Geoffroy, parce que d'abord c'est le vrai caractère de toutes les glandes, et puisque justement dans les glandes mammaires, même de la femme, on les trouve mieux exprimées que dans beaucoup d'autres; 4' La présence d'une Ictitie n'est pas un carscière essen- tiel de la glande mammaire, aussi peu que la présence des parties génitales externes ne l'est pour les glandes du système sexuel, etc.; 5' La très-grande sensibilité des' lèvres très-larges de l'ornithorynque le mettent fort bien en état de sucer sans tétine, etc. Au reste, vous trouve- rez peut-être d'autres raisons.
    Je ne sais. Messieurs, si vous comptez traduire les autres Tolumcs, dont Vostéologie a paru, et dont la myologie (dans laquelle je pouvais ajouter beaucoup à nos connaissances) et la partie qui contient les organes de la digestion, vont paraître dans le cours du mois prochain. Si vous avez cette idée, il serait facile, à ce que je crois, de vous faire parve- nir les feuilles, à mesure qu'elles vont être imprimées (i). Agréez, Messieurs, les assurances de respect et d'estime avec lesquelles j'ai l'honneur d'être, Votre très-liumble serviteur, F. MECKEL. Ce serait mal entendre rcsllme que l'on doit à un homme d'un grand talent et d'un beau ca- ractère que d'hésiter à indiquer les omissions et les erreurs que peut renfermer un ouvrage qu'un savant digne de ce nom dédie toujours à la vérité. Au-dessus de cette crainte puérile, les tra- ducteurs ont rappelé, dans quelques notes, ce que contenait de complétif ou de contraire les travaux faits depuis la publication du livre de l'auteur. (t) Ce dessein n'est nnllemenl douteux; tout l'ouvrage sera ti-aduit.
    DES TRA.DUCTEU11S. XI] ï Ils doivent à Texlrême bienveillance d'un jeune savant, auquel de nombreuses décou- vertes ont déjà acquis une vieille renommée, des additions du plus haut intérêt; M. Victor Audouin, en leur communiquant le travail qu'il a présenté à l'Institut sur le squelette des insectes, leur a permis d'}' puiser des connais- sances précieuses dont ils ont fait usage, en rec- tifiant et en complétant les idées que M. Meckel a émises sur ce sujet dans la première partie de son second Volume. Que cette citation soit pour M. Audouin le témoignage public de leur reconnaiss.'ince et de leur estime ! M. Meckel, après avoir déterminé les divers or- dres de composans qui concourent à former les animaûx, classe ces élres d'après la complica- tion de leur organisation. Il place les polypes au premier échelon , comme les animaux doués de la plus grande sirapliciié. On doit observer que les limites du règne animal ont varié autour de ce terme depuis la pu- blication du premier volume. Mm. Bory de Saint-Vincent et Gai lion (i) ont i) Mémoires particuliers, 182a et i8a6»
    saisi l'organisation au nœud de transition qui lie la disposition particulière des animaux à la con- dition "végétale. Ils ont vu que certains êtres, pendant un temps donné de leur existence, pré- sentaient les phénomènes de Tanimalité, après avoir élé végétaux, et offraient ainsi une espèce d'état oscillatoire entre les deux règnes. M. Bory a fait de ces êtres un règne intermédiaire ; il les nomme PoYChodiaires. Ce sont des êtres mi- croscopiques qui végètent, mais auxquels un sens qu'ils possèdent au- dessus du végétai, donne un certain degré d'animalité très-imparfait et fort au-dessous de celle qui unit l'intellect à l'ins- tinct. Ce règne comprend les arthrodiécs, les polypes d'eau douce et toutes ces expansions animées, disposées en fleurs, analogues à divers degrés , à celles des polypes, comme les sertu- laires, etc.j il renferme toutes les productions à écorce sensible, comme les gorgones, enfin les graines agissantes , comme M. Bory Va observé dans les arthrodiées. Les Psychodiaires , se par- tagent en icimozoaii es, phj tozoaires et en litho- znaires. hes premiers sont libres ; les seconds ont une végétation cornée ou cellnleuse; les troisièmes sont pierreux. La présence d'hydres ou leur ab- sence établit les subdivisions de chaque ordre
    11 faut ajonter que M. Turpin (r) réclame, comme appartenant au règne végétal, ces êtres d'organisation ambiguë, qui forment, dans le sous-règne de M. Boiy, les premiers psycho- diaires, que c'est même sur l'observation des phénomènes que présentent ces êtres que M. Turpin établit une théorie générale de la végé- tation. On doit à M. Savigny d'avoir révélé des étals d'organisation encore inconnus, d'avoir appris que, dans les êtres que le microscope découvre, il existe des appareils assez compliqués pour qu'on ait cru devoir mettre au rang des mol- lusques, ou classer à part sous le nom de tuni- ciers, certains alcyons, placés jusques-là parmi les radiaires. t Les infusoires, les animaux sperraatiques, ne sauraient non plus être omis dans un catalogue des être animés. L'idée qu'il convient de se faire du Système d'anatomie comparée publié par M. Meckel, c'est que, quoique le plus complet, il n'est encore qu'un ouvrage de transition, parce que la science (i) Mémoire particulier, i8a6.