Andral : la médecine française de 1820 à 1830 / par M. Chauffard.
- Chauffard, Paul-Émile, 1823-1879.
- Date:
- 1877
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Credit: Andral : la médecine française de 1820 à 1830 / par M. Chauffard. Source: Wellcome Collection.
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![et les fruits de la médecine d'observation : arrivé à l'époque con- temporaine il rend un hommage sans réserve à l'école de Corvisart et de Bayle, et dit que ce dernier enrichit la science d'immortels ouvrages. « C'est de cette école, ajoute-t-il, que l'on pourrait juste- ment appeler l'école française, que sont sortis tant d'habiles pro- fesseurs, de savants écrivains, de praticiens distingués, aujourd'hui nos maîtres et nos modèles. » Parmi ce grand nombre de médecins, il déclare ne pouvoir taire les noms de MM. Laënnec et Broussais, à cause de l'influence si marquée que l'un et l'autre exercent sur la médecine actuelle. « Si Tamour de ce que nous croyons être la vérité, dit-il, nous a obligés de combattre souvent les principes de M. Broussais, cette dissidence d'opinions ne saurait nous faire mé- connaître les services que l'auteur du Traité desphlegmasies chroni- ques a rendus à la science, ni nous empêcher de rendre hommage à son grand talent d'observation. » Andral marque déjà cet amour d'impartialité, cette heureuse absence de parti pris qui lui permet- tront de rendre justice à tous. Remarquons, cependant, que Thom- mage décerné à Broussais, l'est à l'auteur du Traité des phlegmasies chroniques, et non du livre retentissant de \Examen des doctrines. Pour Andral, ce dernier livre contre lequel il combattra sans trêve, est l'œuvre non de l'observateur, mais du médecin systématique. Il ne saurait le louer. La Clinique médicale est un livre de pure et large observation. On reste saisi d'étonnement en voyant un si jeune médecin avoir pu recueillir au lit des malades un pareil nombre d'o])servations par- ticulières, toutes rédigées avec une connaissance exacte des faits, des signes et des formes des maladies, des lésions autopsiques. Il semble que la meilleure part de la vie d'un médecin ne serait pas de trop pour un tel travail ; les quatre volumes de la première édi- tion, les cinq volumes de la seconde, ne renferment pas moins, en moyenne, de cent cinquante observations par volume; et l'ensemble de ces observations comprend le cadre presque entier de la patho- logie, tel qu'il était fixé à cette époque. Chacune de ces observa- tions est suivie de réflexions propres à en faire ressortir le caractère et les traits spéciaux; et enfin, après chaque grande classe de mala- dies, l'auteur, en un vaste et lumineux résumé, discute les points litigieux, l'histoire et la subordination des symptômes et des lésions, les questions de traitement qui se rapportent à cette classe. Andral, à vingt-six ans, livrait à la publicité une œuvre d'observateur con- sommé, ayant vu et jugé comme un maître vieilli dnns l'enseigne- ment et dans la pi-atique de l'art. A cet âge des entraînements il ne cédait à aucune précipitation, il n'épousait aucun système, ne cher- chait pas quand même dans les faits la démonstration d'une théorie <](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22295677_0022.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)