Botanique : organographie et taxonomie histoire naturelle des familles végétales et des principales espèces, suivant la classification de M. Adrien de Jussieu avec l'indication de leur emploi dans les arts, les sciences et le commerce / par Emm. Le Maout.
- Le Maout, Emm. (Emmanuel), 1799-1877.
- Date:
- 1855
Licence: Public Domain Mark
Credit: Botanique : organographie et taxonomie histoire naturelle des familles végétales et des principales espèces, suivant la classification de M. Adrien de Jussieu avec l'indication de leur emploi dans les arts, les sciences et le commerce / par Emm. Le Maout. Source: Wellcome Collection.
487/512 (page 371)
![Fritillaires (Fritillaria), à feuilles verticillées, à fleurs penchées, dont chaque sépale est creusé à la base d'une glande nectarifère; les L i s (Lilium), à périanthe eampaniforme, dont les segments sont cohérents à leur base et arqués en dehors : tels sont le Lis nankin [L. testaceum), à fleurs penchées, de couleur nankin clair à reflets roses, à segments retroussés, presque lisses intérieurement, et beaucoup plus longs que les étamines; le L. élégant (L. speciosum), du Japon, à fleurs couchées, lavées de rose sur un fond blanc, dont les segments internes sont couverts de papilles rouges; le Galochorte brillant (Calochortus splendens) (Pl. XIX) , Plante de la Californie, portant 3-5 fleurs, à segments munis au-dessus de leur base d'une fossette nectarifère , les intérieurs barbus, d'un beau lilas violacé, ornés intérieurement de deux taches pourpres; la Méthonique de Léopold (Methontca Leopoldi), Plante de l'Afrique occidentale, grimpante, à feuilles longuement acu- minée en vrille, à fleurs grandes, îenversées, dont les segments ondulés et allongés en queue à leur extrémité, d'abord jaunes, puis marbrés et striés de rouge, se relèvent et se rap- prochent les uns des autres; le Phormium tenax, herbe de la Nouvelle-Zélande, à racine tubéreuse, à feuilles distiques, coriaces, dont les fibres constituent un fil, le plus tenace de tous après la soie; YAgapanthus, du Cap, qui porte une ombelle de nombreuses fleurs bleues; la Tubéreuse (Polianthes tuberosa), Espèce intertropicale, à souche tubéreuse-bulbeuse, à fleurs en épi, de couleur blanche rosée, et d'odeur pénétrante; les Muscari, à périanthe glo- buleux, à fleurs en grappe, dont les supérieures sont stériles ; les Jacinthes (Hyacinthus), à périanthe campaniforme, et recourbé en dehors; les Eucomis, du Cap, dont la grappe est couronnée par un bouquet de feuilles; les Scilles (Scilla), à périanthe profondément divisé et rotacé ; les Ornitiiogales {Or nithog aluni], dont une Espèce indigène, nommée Dame d'onze heures, ouvre son périanthe à onze heures du matin; les Asphodèles (Asphodelus), à racine fibreuse, à fleurs en grappe, blanches, dont le périanthe est polysépale; les Hémé- rocalles (Hemerocallis), à racine tubéro-fibreuse, à hampe ramifiée, à fleurs jaunes, qui durent un jour. A la limite extrême des Liliacées, qui presque toutes sont des herbes, et près de l'humble Asperge aux rameaux filiformes, vient se placer le monstrueux Dragonnier, de l'Inde orientale et des îles Canaries. Le Genre Dracœnn est caractérisé par son périanthe profondément divisé, à segments courbés en dehors, par ses étamines à filets épaissis dans leur milieu, et insérés au fond du périanthe, et par sa baie sillonnée, à 3 loges ne contenant qu'une graine. Sa tige, de consistance molle, laisse exsuder, dans les grandes chaleurs, un suc résineux rouge, qui est le vrai sang-dragon des officines; ses rameaux, qui vont en se bifurquant, sont couronnés à leur sommet par des touffes de feuilles en forme de glaive, épineuses à leur extrémité; et les fleurs forment des grappes rameuses, terminales. C'est surtout le Dragonnier d'Orotava, que les voyageurs vont admirer à Ténériffe. Son tronc creusé par le temps jusqu'à l'origine des premières branches, s'élève à une hauteur de 72 pieds, et dix hommes se tenant par la main peuvent à peine embrasser sa circonférence.—Lorsque l'île de Ténériffe fut découverte, en 1402, la tradition rapporte qu'il était déjà aussi gros qu'au- jourd'hui : ce qui vient confirmer cette tradition, c'est la lenteur avec laquelle croissent les jeunes Dragonniers qui vivent aux Canaries, et dont l'âge est exactement connu. Cette com- paraison donne lieu à des calculs qui confondent l'imagination, et dont les plus modestes ne permettent pas de douter que le Dragonnier d'Orotava ne soit le plus vieux des végétaux dis- persés sur la surface de la terre. Le tronc de ce colosse, qui a précédé peut-être la création de l'Homme, et sur lequel ont glissé quatre siècles sans y laisser la trace de leur passage, résiste inébranlable à l'éternel assaut du vent alizé supérieur, qui s'abat sur le globe à la hauteur des îles Canaries pour aller remplacer aux pôles balisé du nord-est; et si quelquefois les branches les plus élevées sont brisées par la tempête venue de l'équateur, le tronc continue de végéter avec une vigueur inépuisable pour en former de nouvelles.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21495579_0487.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)