Volume 1

Le mal heréditaire / Docteur Cabanès.

Cabanès, Augustin, 1862-1928.

Date:: [1926-1927]

Catalogue details

Licence: Attribution-NonCommercial 4.0 International (CC BY-NC 4.0)

Credit: Le mal heréditaire / Docteur Cabanès. Source: Wellcome Collection.

367/396 (page 357)

LE FILS DE PHILIPPE IV I CHARLES II 357 devoir, si elle faisait mine de s’y dérober, ou de l’ou blier. Gela n’empêchait pas la jeune princesse de se re beller parfois, non sans agrémenter ses protesta tions d’un certain humour. Un jour, voyant quelques cheveux dérangés sur le front de la reine, l’impla cable duègne cracha dans ses mains pour les unir. « Sur quoy, la reine lui arrêta le bras, disant d’un air de souveraine que la meilleure essence n’était pas trop bonne, et, prenant son mouchoir, elle se frotta longtemps les cheveux à l’endroit où cette vieille les avait si malproprement mouillés (1). » La tyrannie de la Camarerci mayor devint si in supportable que la reine, ne pouvant plus y tenir, exigea son renvoi. Mais, avant de prendre un congé définitif (2), et d’abandonner cette charge qu’elle s’était plue à considérer comme inamovible, l’altière duègne de Terra-Nova déversa le reste de son venin sur l’infortunée princesse confiée à sa charge. Elle imaginait tous les jours une méchanceté nou velle. Marie-Louise avait apporté de France deux petits perroquets, qui ne savaient parler que fran çais, ce qui les avait fait prendre en grippe par le (1) Comtesse cI’Aulnoy, loc. cit. (2) Elle fut remplacée par la duchesse d’Albuquerque, qui, à l'instigation de la reine-mère, apporta un notable adoucisse ment à la rigueur de l’étiquette. Le roi lui-méme parut s’hu maniser, mais il était trop tard: la reine n’avait, pour son époux, ni estime, ni amitié.