Volume 3

Clinique medicale de l'hotel-Dieu de Paris.

Armand Trousseau

Date:: 1885

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Licence: Public Domain Mark

Credit: Clinique medicale de l'hotel-Dieu de Paris. Source: Wellcome Collection.

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II sembleraitneanmoins que, en quelques cisconstances, I'ingeslion ties aliments puisse etre la cause ddterminanle ties accidents, si nous cn ju- geons d'apres ce que nous avons observe chez un des deux malades de notre salle Sainle-Agnes, dont je parlais il y a un instant. C'etait un jeune hornme de vingt-cinq ans. Habiluellement de bonne sante, il nous disait n'avoir jamais d'autre maladie qu'une affection de nature probablement syphililique, pour laquelle il avait el6 traile a l'ho- pital des Veneriens; il ne nous donnait d'aiileurs aucun renseignement precis a cet egard. Ilrendait ainsi compte des accidenls qui l'amenaient dans nos salles : Depuis un mois, il eprouvait une douleur dans le flanc droit, et, du cote de la tele, des phenomenes qui le tourmentaient surtout. La douleur ab- dominale etait exageree par la pression, mais quelque soin que nous ayons mis a la chercher, nous ne trouvames autour de cetle region aucun signe de lesion viscerale. Cette douleur avait ceci de singulier qu'elle se calmait spontanement aussitot apresle repas, mais alors aussi ie malade eprouvait des phenomenes cerebraux quile preoccupaient singulierement. C'etaient des etourdissements, des troubles de vue, des bourdonne- ments d'oreille, une pesanteur de tele, un sentiment qu'il comparail a celui que procure 1'ivresse a son debut. II affirmait qu'il ne buvait habi- tuellement avec exces ni vin ni liqueurs. S'ilessayait de se lever de table, ses jambes flechissaient sous lui, el il ressentait un malaise general, il lui semblait qu'il allait s'evanouir; pour ne pas tomber, il etait force de s'appuyer sur ce qui se trouvait a sa portee. Jamais cependant il ne perdit connaissance. Ces accidents, qui se produisaient des que le malade avait mange, qui se repetaient a plusieurs reprises, pendant encore une heure ou deux apres le repas, n'etaient accompagnes d'aucune douleur, d'aucune sen- sibilite penible du c6te de l'eslomac, et constituaient avec la gastralgie ou plutot l'enteralgie que nous avons notee, les seuls symptdmes carac- teristiques des troubles dont les fonctions digestives elaient eviilemment le siege. Bien que le fait soit rare, il peut arriver aussi que lesvertiges soient, non plus seulement les phenomenes morbides predominants, mais encore les seuls et uniques phenomenes accuses par les malades, parce qu'ils sont reellement les seuls qu'ils eprouvent, la dyspepsie dont ils de- pendent ne se traduisant alors par aucun autre symplome. En voici un exemple : Une dame d'un certain age vint de Paris a Bordeaux pour consulter a propos d'accidents cerebraux dont elle etait tourmenlee depuis plusieurs mois, et qui consistent en des vertiges qui lui laissaient a peine quel- ques instanlsde tranquillile. lis se manifestaient a la plus legere occasion, tl allaient jusqu'a produire un etat syncopal qui forcait la malade de se