Un cas de sarcome pigmenté de la cornée / par le Dr. J. Gonin.

  • Gonin, J.
Date:
[1897]
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Credit: Un cas de sarcome pigmenté de la cornée / par le Dr. J. Gonin. Source: Wellcome Collection.

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    €02 Gonin, des étages plus superficiels. C'est bien d'un sarcome de la cornée qu'il s'agit ici, d'un sarcome ayant pris naissance au sein du tissu propre, mais dont le point de départ est difficile à préciser, car il aurait fallu pouvoir l'étudier après énucléation sur des coupes intéressant toute l'épaisseur de la cornée jusqu'à la membrane de Descemet. Des coupes plus étendues nous auraient également appris comment se comporte la membrane de Bowman; en effet, sur la plupart de nos préparations elle a disparu sans traces. En certains points, elle est encore esquissée à la base de l'épithélium (B fig. 3) là où celui-ci a été protégé par le tissu lamellaire contre l'invasion sarcomateuse: On dirait vraiment que cette membrane qui dans d'autres cas offre une si grande résistance, s'est trouvée ici la première à céder, à s'atrophier ou à se rompre sous l'influence de la distention croissante ou de la compression produite par les couches plus profondes. La première particularité de la tumeur que nous venons de décrire était son siège sur la cornée, à une distance du bord scléral peu considérable, il est vrai, mais suffisante pour la séparer de toutes les tumeurs du limbe (Bandgeschwiïlste) qui, sans être fréquentes, sont cepen- dant de moindre rareté; le caractère insolite de ce sarcome d'origine cornéenne est encore accentué par le fait de sa pigmentation. Nous avons parlé plus haut de deux taches noirâtres visibles dans la tumeur avant son excision : la plus grande de ces taches, de 1 mm environ de diamètre, était aussi la plus foncée; après l'inclusion dans la paraffine, elle tranchait nettement sur la coloration très pâle, à peine un peu jaunâtre, du reste de la tumeur; en revanche, vue au micros- cope, la pigmentation ne montre plus une délimitation aussi précise: ce n'est point seulement dans la région correspondant aux taches que l'on reconnaît des cellules pigmentées. On en voit aussi, bien qu'en moins grand nombre, dans les parties qui à l'oeil nu paraissaient en être dépourvues ; isolées ou par petits groupes de 2 à 5, ces cellules pigmentaires se trouvent parsemées un peu partout, sous l'épithélium, et même entre les deux couches qui le composent, comme dans les parties plus profondes. Elles ne siègent pas exclusivement dans les régions les plus dégénérées de la tumeur, car on les retrouve là même où le tissu cornéen a été le mieux respecté: elles montrent une fré- quence particulière au voisinage des vaisseaux sanguins. La forme de ces cellules est semblable à celle des autres éléments sarcomateux; elles sont pour la plupart entièrement occupées par les granulations pigmentaires de telle façon que le noyau lui-même en est voilé; il en est cependant dont les dimensions sont plus grandes et qui ne sont que partiellement pigmentées. Nous avons déjà dit que rien ne permettait de reporter l'origine