Réflexions sur l'emploi des moyens moraux dans le traitement de quelques maladies / [C. Guillet].
- Guillet, C.
- Date:
- 1803
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Credit: Réflexions sur l'emploi des moyens moraux dans le traitement de quelques maladies / [C. Guillet]. Source: Wellcome Collection.
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![(30 culières ont pensé- qu’il y avait des moyens par lesquels on pouvait y parvenir sûrement. La nature de ces réflexions, et l’exemple de quel¬ ques médecins, me portent à croire que je puis m’y arrêter un instant sans sortir de mon sujet, ni de la sphère de la médecine. Le premier de ces moyens est de vouloir passer pour homme de bien et l’être réellement. Le second est de prévoir le matin, les contradictions qui peuvent nous arriver dans la journée. Le troisième est de fuir les occasions, tandis que nous sommes en¬ core trop faibles, et peu aguerris. Le quatrième est d’avoir un ami à qui non-seulement nous donnions une entière liberté de nous avertir lorsque nous nous laissons aller à la passion dominante, mais auquel nous témoignions encore notre sincère reconnaissance pour ses soins. Nous devons nous en rapporter à son juge¬ ment en toute confiance, sans jamais nous en plaindre : autrement nous perdrions tout le fruit de son amitié. Le cinquième est de nous bien pénétrer des avantages qu'a l’homme modéré sur l’homme emporté : parce que l’homme modéré juge mieux les choses j parce qu’il ne dit et ne fait rien qui puisse lui occa¬ sionner des remords ; parce qu’on ne se repent jamais d’avoir gardé le silence sur une injure reçue \ parce qu’une injure soufferte ne nous en¬ lève rien *, parce qu’enhn cette modération fait souvent rentrer nos en¬ nemis en eux-même , et qu’il n’est pas rare qu’ils deviennent par là nos meilleurs amis : ce qui ne serait pas arrivé si nous avions repoussé l’in¬ jure par l’injure. D’ailleurs que de regrets après un emportement de co¬ lère où l’on s’est laissé aller à des excès injustes contre quelqu’un ? Et si le mal qu'on a fait est irréparable, quel affreux remords vient ron¬ ger l'âme et empoisonner la vie ] Alexandre le grand , dans un accès de colère, tue Clytus, son confident, son ami. Revenu à lui-même il a horreur d’une telle action \ il a honte de vivre il cherche à se détruire. L’empereur Adrien, dans un pareil transport, poche un œil à un de ses esclaves : il le fait ensuite- venir, et lui donne la liberté de lui de-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b31952938_0035.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)