De la diathèse purulente spontanée : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 13 août 1849 / par Jean-Louis Mathieu.
- Mathieu, Jean-Louis
- Date:
- 1849
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Credit: De la diathèse purulente spontanée : thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue le 13 août 1849 / par Jean-Louis Mathieu. Source: Wellcome Collection.
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![empoisonnements ; et, à chaque pas que l’on fait, on oublie de plus en plus la base de cet échafaudage.—Ainsi les grands empoisonnements s’appliquent aussi bien aux maladies qui ne présentent rien à résor- ber qu’à celles où l’on rencontre un produit absorbable. — Par exem- ple, l’érysipèle, lorsqu’il est grave, est le résultat d’un grand empoi- sonnement; la rougeole, la scarlatine grave, grands empoisonnements. On ne trouve pas de poison à faire pénétrer dans le sang, mais qu’importe ! Alors on imagine des ferments, qui font au corps humain ce qu’un peu de levain fait à la pâte. ]Yest-ce pas clair? Cela ne suffit-il pas? et ne faut-il pas avoir un esprit bien contrefait et bien hargneux pour ne pas accepter avec transport une hypothèse aussi élastique? Qu’est-ce que le choléra? Un grand empoisonnement. — Qu’est-ce que la fièvre typhoïde? Un grand empoisonnement. — Qu’est-ce que la variole? Un grand empoisonnement. — Qu’est-ce que la phthisie? Un grand empoisonnement.— Qu’est-ce que le can- cer? Un grand empoisonnement. — Qu’est-ce que la scrofule? Un grand empoisonnement. — Qu’est-ce que la peste? Un grand empoi- sonnement. — Qu’est-ce que la fièvre intermittente? Un grand em- poisonnement. — La pneumonie devient elle grave, grand empoison- nement; l’érysipèle revêt-il les caractères de la malignité, grand empoisonnement. On voit, par ce qui précède, que l’ordre des lésions organiques gé- nérales , auquel nous avions reproché d’être extrêmement vague , a été remplacé par quelque chose de bien plus vague encore : les grands empoisonnements. C’est vraiment de plus beau en plus beau ! Et il y a certes lieu de se demander ici comment des hommes de savoir et d’esprit ont pu arriver à ce degré de simplicité, qu’ils croient avoir dit quelque chose quand ils ont accouplé l’épithète de grand au mot empoisonne- ment. Si c’était là de la science , il faudrait, héias ! avouer que notre art a le privilège de l’absurdité au plus haut degré, à la plus extrême puissance ! — Il n’y a évidemment que le silence le plus absolu à](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b2232592x_0009.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)