Thèse pour le doctorat en médecine : présentée et soutenue le 6 mars 1838, / par P.-B.-J. Guérin, de Rasne (Orne).

  • Guérin, P.-B.-J.
Date:
1838
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Credit: Thèse pour le doctorat en médecine : présentée et soutenue le 6 mars 1838, / par P.-B.-J. Guérin, de Rasne (Orne). Source: Wellcome Collection.

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    Quel est l’intervalle qui doit séparer chaque saignée ? — Si 1 on ne peut préciser ni la quantité du sang, ni le nombre des saignées, l’on peut toujours établir en principe général et absolu : que les émissions sanguines doivent être répétées à de courts intervalles, coup sur coup, comme l’a formulé M. Bouillaud; les succès éclatants obtenus parce professeur proclament suffisamment l’efficacité de celte méthode, Fn effet, pour peu que la pneumonie soit intense, le travail inflammatoire, suspendu un instant par une première saignée, reprend bientôt son cours, et la maladie marche comme si aucune émission sanguine n’avait eu lieu. On pourra donc, si l’individu est robuste, répéter deux fois la saignée le premier jour, et faire une application de sangsues ou de ventouses scarifiées sur la poitrine ; les jours suivants, revenir encore à l’ouverture de la veine, si les symptômes ne s’améliorent pas. Trois saignées rapprochées sont plus puissantes, dit M. Andral, que six séparées par de longs intervalles. Jusqu’à quelle époque de la maladie peut-on y avoir recours ? — Des auteurs les ont proscrites après le cinquième jour, d’autres après le neuvième; cette méthode est erronée : le médecin, pour se guider, doit consulter les symptômes et non l’àge de la maladie. Toutes les parties d’un poumon malade ne le sont pas au même degré, il en est toujours sur lesquelles la saignée pourra agir efficacement; le troisième degré même ne la contre-indique pas toujours. Plus d'une fois, dit Frank, lorsque déjà le froid glaçait les extrémités, que la face pré- sentait presque un aspect cadavérique, que le pouls était à peine sen- sible, que la suffocation était imminente, j’ai ouvert la veine, et la fortune a souri à mon audace , et vitce sors unica ex cuspide hœsit lanceolœ. 11 est d’autres circonstances qui peuvent jeter le médecin dans l’in- certitude et l’irrésolution: ainsi, on a dit que la suppression des cra- chats était une raison de ne plus revenir à la saignée; loin de là, on a vu l’expectoration reparaître après l’ouverture de la veine, et Syden- ham dit que la saignée est le meilleur expectorant; c’est que souvent 1838. — N* 29. 2