L'École de Salerne : traduction en vers français / par Ch. Meaux Saint-Marc ; avec le texte latin, précédée d'une introduction par Ch. Daremberg, et suivie de commentaires.
- Date:
- 1880
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Credit: L'École de Salerne : traduction en vers français / par Ch. Meaux Saint-Marc ; avec le texte latin, précédée d'une introduction par Ch. Daremberg, et suivie de commentaires. Source: Wellcome Collection.
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![l'aide de canaux, délivré cette ville des marais que les déborde- ments du Tibre formaient à ses portes. Les législateurs des peuples ont-ils rendu plus de services à l'humanité que Pinel, en faisant tomber les chaînes dont on chargeait les aliénés, en substituant les mesures de douceur à des méthodes barbares, et en nous apprenant enfin, par son exemple, à rendre à la raison un grand nombre de ces infortunés? Trouverons-nous, dans le cours des siècles, beaucoup de décou- vertes préférables à celles de la vaccine et de l'éthérisation ? ^ Vésale, Harvey, Jenner, Laennec, etc., méritent-ils moins l'immortalité que Galilée, Képler, Descartes et Newton? Mais les services du médecin, comme les bienfaits qui se re- nouvellent tous les jours, cessent d'exciter la reconnaissance, pareils aux fruits de la terre dont l'homme jouit avec indifférence et sans élever son cœur vers le dispensateur de ces biens. ]t passerai également sous silence le rôle du médecin en temps d'épidémie, sa coopération dans les asiles hospitaliers, partout enfin où il faut accomplir un acte de charité et de dévoûment. Et remarquez combien la renommée dispense inégalement la louange ! L'univers est rempli avec justice du nom de Belzunce, qui s'immortalisa par son zèle pendant la terrible peste de Mar- seille; mais qui se souvient aujourd'hui des noms modestes de Bertrand et de Deidier, dont le courage et le dévouement ne furent pas moins sublimes? Je ne saurais toutefois oublier de mentionner la part glorieuse de périls et de noble courage des médecins sur les champs de bataille. Chez les anciens, les chirurgiens habiles passaient pour des demi-dieux et des héros. Lorsque Paris, d'une flèche armée de trois pointes, atteint Machaon à l'épaule, « tout s'ébranle, dit Homère i ; les Grecs tremblent que les Troyens ne leur ravissent ce héros et la vic- I. Homère^ Iliade.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21921593_0593.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)