Études cliniques sur l'érosion des dents considerée comme signe rétrospectif de l'éclampsie infantile (syphilis dentaire de MM. Hutchinson et Parrot) / par E. Magitot.
- Magitot, E. (Émile), 1833-1897.
 
- Date:
 - 1881
 
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Credit: Études cliniques sur l'érosion des dents considerée comme signe rétrospectif de l'éclampsie infantile (syphilis dentaire de MM. Hutchinson et Parrot) / par E. Magitot. Source: Wellcome Collection.
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![Les opinions émises par les auteurs anciens et modernes peu- vent se grouper sous trois, chefs : 1° L'opinion qui attribue la production de l’érosion aux affections quelconques de Venfance] 2° Celle qui considère l’érosion comme signe constant de syphi- lis héréditaire; 3° La théorie qui rattache l’érosion à Y éclampsie infantile. Nous allons les passer rapidement en revue. L’explication qui attribue l’érosion aux affections quelconques de la première enfance est celle des auteurs anciens, et l’on peut dire celle de tous les temps. Ambroise Paré la mentionne; de même, après lui, Bunon, Fauchard, etc.; plus récemment, Duval, Oudet. Aujourd’hui encore, mais dans une certaine mesure, elle est soutenue par Tomes en Angleterre et par Broca en France. Nous pensons qu’une affirmation aussi générale, qui s’adresse à toutes les maladies de l’enfance, ne saurait se soutenir. Si nous envisageons par exemple une grande classe des affections de la première enfance, les fièvres éruptives, il est aisé de se con- vaincre, par un nombre illimité de faits, qu’elles n’apparaissent guère dans la première ou la deuxième année, et qu’elles sont d’ailleurs impuissantes à produire l’érosion caractéristique, à moins qu’elles se compliquent de troubles graves du système ner- veux dont nous parlerons plus loin. Il en doit être de même des affections catarrhales ou intestinales qui ne présentent que bien rarement ces deux caractères d'invasion brusque et de perturba- tion profonde de la nutrition, qui sont les circonstances essen- tielles du mécanisme de l’érosion. M.Parrot a d’ailleurs développé lui-même ce point de vue, et nous sommes ici tout à fait d’accord avec lui. Quant aux diathèses héréditaires ou acquises, rachitisme et scrofule par exemple, nous leur avons reconnu depuis longtemps une influence considérable sur l’organisation des dents(l). Mais cette inlluence, qui par sa permanence même doit porter sur la totalité de l’organe, se traduit par des altérations de forme générale et de structure intime qui n'ont aucun rapport avec l’érosion. Nous savons, il est vrai, que M. Parrot considère la scrofule et le rachi- tisme comme des manifestations syphilitiques ; mais c’est là une (t) Voir Traité de la carie dentaire, 1872, p. G6. — Traité des anomalies du système dentaire chez les mammifères, 1877, p. 236.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b2240028x_0014.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)