Les poissons, les reptiles et les oiseaux / par Louis Figuier. Ouvrage illustrée de 400 figures insérées dans le texte et de 24 grandes compositions par A. Mesnel, A. de Neuville et E. Riou.
- Louis Figuier
- Date:
- 1868
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Credit: Les poissons, les reptiles et les oiseaux / par Louis Figuier. Ouvrage illustrée de 400 figures insérées dans le texte et de 24 grandes compositions par A. Mesnel, A. de Neuville et E. Riou. Source: Wellcome Collection.
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![arbres, et agglutinées au moyen d’un liquide visqueux, qui dé- coule de sa bouche : le Martinet noir ne procède pas autrement. Lorsque après un mois de travail les hirondelles ont achevé leur nid, la femelle y dépose de quatre à six œufs ; elle fait ainsi deux ou trois pontes par an. La durée de l’incubation est de douze ou quinze jours, pendant lesquels le mâle montre la plus grande sollicitude pour sa femelle : il lui apporte à manger dans le nid, passe la nuit près d’elle, et gazouille à tout instant du jour, pour charmer son oisiveté. Dès que les petits sont éclos, les parents les entourent de tous ; les soins que réclame leur faiblesse, et font même preuve, à leur endroit, d’une affection remarquable. Us les nourrissent, j aussi longtemps qu’ils gardent le nid. Lorsque les Hirondeaux j se sentent assez forts pour essayer leurs ailes, ils guident leurs premières tentatives, et leur enseignent à poursuivre l’in- secte dans l’air. Boerhaave cite une hirondelle qui, voyant au retour d’une excursion la maison où elle avait établi son nid devenue la proie des flammes, n’hésita pas à se jeter dans le brasier, pour aller retrouver et sauver ses petits. Dans quelque lieu que les hirondelles s’établissent, elles se préoccupent toujours d’être à proximité, soit d’un lac, soit d’une rivière. La surface des eaux est, en effet, le rendez-vous d une foule d’insectes, parmi lesquels elles peuvent moissonner lar- gement. Extrêmement sociables, elles se rassemblent en trou- pes nombreuses, et qui paraissent unies par une profonde affec- tion, car elles s’aident mutuellement en maintes circonstances. <r J’ai vu, dit Dupont de Nemours, une hirondelle qui s’était malheu- reusement, et je ne sais comment, pris la patte dans le nœud coulant d’une ficelle, dont l’autre bout tenait à une gouttière du collège des Quatre-Na- tions. Sa force épuisée, elle pendait et criait au bout de la ficelle qu elle relevait quelquefois en voulant s’envoler. | « Toutes les hirondelles du vaste bassin entre le pont des Tuileries et le pont Neuf, et peut-être plus loin, s’étaient réunies au nombre de plu- sieurs milliers ; elle faisaient nuage; toutes poussaient le cri d’alarme. Toutes celles qui étaient à portée vinrent à leur tour, comme a une course de bagues, donner, en passant, un coup de bec à la ficelle. Ces coups, dirigés sur le même point, se succédaient de seconde en seconde, et plus promptement encore. Une demi-heure de ce travail fut suftisan e pour couper la ficelle et mettre la captive en liberté. » Voici un autre fait rapporté par Linné], qui prouve jusqu à](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b28108565_0624.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)