Histoire de la syphilis dans l'antiquité; avec des recherches pour servir aux médecins, aux philologues et aux antiquaires / [G.A.J. Rosenbaum] ; traduite de l'allemand par Jos. Santlus.
- Rosenbaum, Julius, 1807-1874
- Date:
- 1847
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Credit: Histoire de la syphilis dans l'antiquité; avec des recherches pour servir aux médecins, aux philologues et aux antiquaires / [G.A.J. Rosenbaum] ; traduite de l'allemand par Jos. Santlus. Source: Wellcome Collection.
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![962 d'autant plus facile, que l'omicron majuscule grec a pu être pris pour h majuscule (@rxiy et eOwx}), comme cela est arrivé effecti- vement, ainsi que nous l'avons démontré dans la note. Mais un changement en entraine un autre, et force nous est de lire (par analogie avec le thaumaston pathos de Dio Chrysostome) . thaumasiôtatôn nosématôn, et de traduire ainsi : les leukar résul- tent des aberrations les plus affreuses de l'esprit, comme, par exem- ple, le vice du cunnilingus. Si nous considérons ensuite que nous voyons dans le texte non pas leuliai, mais bien leûka ; qu'il n'est donc nullement question d’affections iépreuses de la peau; que leukos signifie transparent et brillant, et que Martial dit dans un passage (XI, 99), sur lequel nous reviendrons : Non ulcus acre, pustulæve lucentes, Nec triste mentum, sordidique lichenes, » il est alors clair qu’il ne s'agit pas du leuké, qui ressemblait à la lèpre, mais bien des pustulæ lucentes, qui étaient, comme nous le prouverons , la suite du cunnthngere. Cette manière de voir nous parait d'autant mieux admissible que les anciens médecins attribuaient leleuké au phlegma, explication toute naturelle, puisque » nous lisons ensuite : « Hai de leprai kai hoi leichênes ek ton me- n’en avons pas seulement la preuve dans le passage de Pollux ; mais nous le « voyons aussi dans un extrait de Plutarque sur la vie de Galba (c. 21), où nous lisons : Tigellinon men ou polyn eti biôsesthai phaskontos chronon, hypo phthi- nados nosou dapanômenon. — Cette phrase indique également que la maladie était mortelle. D'ailleurs Hesychius emploie aussi phoinia pour pAthina : or, l'adjectif serait dés lors phoinikios ou phoinikinos ; on aurait donc phoinikié nosos et phlhiniké comme adjectif de phthiné ou de phthinas (plus juste serait peut-être phthinaké), qui exprimerait la même chose, c'est-à-dire un ulcus rubrum el rodens ex coîlu cum fœda mutiere nalum, dont l'issue fatale a élé souvent observée dans l’antiquité. Si maintenant. cette signification élait la véritable dans le passage d’Hippocrate, alors les leukat en auraient été la con- séquence. Ceci nous fournirait une preuve non-seulement qu'il y a eu autrefois des affections secondaires de la peau à la suite d’ulcères primitifs, mais qu’on les a même bien connues. Comme les preuves que nous trouvons sur ce point chez les anciens médecins sont encore peu nombreuses, nous sommes obligé de suspendre notre jugement pour le moment ; mais nous pouvons poser en fait | que phoinikié nousos se trouvait dans le texte avec le sens de cunnäilingere ; qu’un commentateur plus moderne aura substitué phthiniké, par lequel, de son temps, on Spécifiait une affection somatique, et que c'est en suite de ce changement que le texte porte la suile de l’impudicilé pour l’impudicité elle- même. On trouve aussi, du reste, dans l’Etymologicum magnum le mot phoi] nikistés pour cunnilingus ; on y lit : Glôtlokomeion, en hô hoi aulétai apethi- thesan tas glôtlas ; eirétai de kai {o gynaikeion aidoion hypo Euboulou phoi- nikistén skôptontos. Cunnilingere y est encore représenté par glôttostrophein, perilalein kai stômyllesthai; gléttodepsein , aischrourgein, el cunnilingus par glyssargon, stomargon. À](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b33098190_0206.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)