Histoire de la syphilis dans l'antiquité; avec des recherches pour servir aux médecins, aux philologues et aux antiquaires / [G.A.J. Rosenbaum] ; traduite de l'allemand par Jos. Santlus.
- Rosenbaum, Julius, 1807-1874
- Date:
- 1847
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Credit: Histoire de la syphilis dans l'antiquité; avec des recherches pour servir aux médecins, aux philologues et aux antiquaires / [G.A.J. Rosenbaum] ; traduite de l'allemand par Jos. Santlus. Source: Wellcome Collection.
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![talis; Messius doit donc être un fellator. Voyons maintenant si ce qui suit (1) confirme cette opinion. _ D'abord Sarmentus appelle ce Messius un equ? fer simihs. Il n'est pas clair, en vérité, en quoi consiste ici la satire , les inter- prêtes mêmes n’en disent pas un mot, et cependant il doit y avoir quelque allusion. I serait peut-être un peu hardi de penser à l'Hectoreus equus d'Ovide (2), ou à HoTae supinus d'Horace (Sat. IT, 8, 50) (3). Le cheval sauvage court la tête baissée, passée entre les jambes, position que nous avons recomue chez le cunnilingus, mais qui, suivant Lucien, peut aussi être celle du fellator (4). Messius doit avoir compris cette allusion, car il dit : Accipio ; caput et movet. Sarmatus prend ce mouvement pour une menace, puisqu'il change l'expression d'equus ferus en cellede aries (5) en disant : Ohfsi ta corne n'était pas coupée. Mais à. quoi donc devrait conduire la menace de voir une corne pousser chez un mutilus (6) ? Pour expliquer comment Sarmentus en est venu à cette saillie, Horace _ajoute : que Messius avait sur le côté gauche du front une cicatrice hideuse. Sarmentus continue ensuite à jouer sur le mot campanus morbus et à ridiculiser la figure de Messius, il lui demande enfin : (1) Peut-être devons-nous déjà voir une allusion dans le « ad pugnam ve- nêre. » Festus dit :Osculana pugna in proverbio, quo significabatur, victos vincere. (2) De arte amandi, lib. HI, v. 778. Thebaïs Hectoreo nupta resedit equo. (Voy: Martial, lib. XE, epigr. 105). (3) Il est à remarquer, que Rhazes Elchavi seu Continens (Brescia, 1486, fol. p. 278) parle d' ulcères à la verge, qui proviendraient de « ascensio mulieris supra virum. » (4) Séneque (Nat. quæst. lib. I, c. 46) dit de Hostius, qui s'était procuré]des miroirs qui grandissaient les objets , pour pouvoir se voir dans toutes les posi- tions : Et quia non tam diligenter intueri poterat, cum compressus eral et caput merseral, inguinibusque alienis obhæseral , opus sibi suum per imagi- nes offerebat. — Catull. LXXXIIE, 7. Non nihil est quidquam sceleris quo prodeat ultra, Non si demisso et ipse voret capile. Properce lib. II, 45, 22. Mecum habuit positum lenta puella caput. (5) Equum qui nunc aries appellatur, in muralibus machinis, Epeum ad Trojam (sc. invenisse) (Plin. Hist. nat. lib. VII, c. 57. édit. Franz. vol. III, p. 287.) — Et hippos doureios, mêchanêmn eis dialysin tous teichous (Pausa- nias lib. I, c. 25). Hippos désigne du reste un homme lascif. Le scoliaste ad Ori- tom. IV, p. 30, dit hippos pyrgos ; mais il nous a été impossible de découvrir dans quel sens. (6) Mutilus, kolobos, kolos est la véritable expression pour les animaux, qui ont perdu l’une ou les deux cornes. Ainsi mutilus aries chez Columella de R. R. VII, 3; capella mutila, VIL, 6; bos mutilus, Varro de Ling. lat. VIII, c. 26.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b33098190_0228.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)