Les asphyxies par les gaz, les vapeurs et les anesthésiques.

  • Brouardel, P. (Paul), 1837-1906.
Date:
1896
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Credit: Les asphyxies par les gaz, les vapeurs et les anesthésiques. Source: Wellcome Collection.

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    Chez les enfants, par conséquent, vous ne pouvez faire d'autopsie sans vous demander si les lésions que vous cons- tatez sont naturelles ou si elles sont la conséquence d'un crime, si elles sont dues à l'agonie ou à une asphyxie pro- voquée. Vous donnerai-je maintenant, Messieurs, une définition de l'asphyxie? J'avoue que je n'en connais pas de bonne. Le mot asphyxie a changé de sens depuis qu'il a été créé. Galien appelait asphyxie la suppression du pouls. Cette défi- nition était conforme à Tétymologie (a privatif et atj/uqiç, pouls) : mais alors asphyxie est synonyme de syncope., et c'est la syncope posthémorrhagique qui devient le type : nous sommes loin et très loin de l'asphyxie qui fait l'objet de ce cours. Plus tard, à l'époque où Charles-Quint institua les pre- miers médecins légistes, on appela asphyxie, d'accord en cela avec le droit canonique, la cessation de la respira- tion. Les choses étaient ainsi, lorsque les physiologistes, in- tervenant dans le débat, reprirent la définition de Galien. Claude Bernard (1), surtout, a insisté sur l'arrêt du cœur; les physiologistes sont restés fidèles à sa théorie et pour eux l'asphyxie est toujours déterminée par l'arrêt du cœur : Cor ultimum moriens. Cette théorie du cor ultimum moriens, nous pouvons dif- ficilement l'admettre en médecine légale, Messieurs. Je vous ai appris, en effet, l'an dernier (2), que la persistance des battements du cœur n'avait pas la signification que l'on se- rait, à première vue, tenté de lui donner. Les expériences de Paul Loye et Regnard ont démontré que le cœur d'un individu décapité pouvait continuer à battre et, cependant, sommes-nous autorisés à dire qu'un homme décapité n'est pas mort? (1) Claude Bernard, Leçons sw les anesthésiques et sur l'asphyxie, Paris, 1876. (2^^ Brouardel, La mort et ta niorl subite. Paris, 1895.