Contribution à l'étude du délire des inventions / [Albert Delarras].

  • Delarras, Albert.
Date:
1900
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Credit: Contribution à l'étude du délire des inventions / [Albert Delarras]. Source: Wellcome Collection.

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    » )) qui nous occupe, au géüie de rinvenlion, soyons convaincus qu’il existe des hommes, les plus sains mentalement, qui ont eu et qui ont ce don, cette aptitude extraordinaire qui fait qu’ils , ont trouvé, qu’ils ont imaginé les premiers. Ce pouvoir d’inventer est un des traits qui distinguent l'homme de la bête, et c’est grâce à lui que le genre humain a pu sortir de l’état d’infériorité dans lequel il se trouvait à l’origine. C’est par de multiples inventions qu’il a pu augmentei* ses jouissances, améliorer ses mœurs et parvenir à la civilisation. « La nécessité fait naître l’invention : l’invention, à son tour, fait naître le perfectionnement ». L’homme de génie inventeur voit plus clair et plus loin que les autres hommes; il peut relier un plus grand nombre de faits particuliers sous une idée générale. Il doit avoir l’esprit critique mélangé à l’esprit d’invention, et c’est ce mélange qui fait sa force, ainsi que l’a si admirablement dit l’illustre Pasteur, qui s’y connaissait bien, dans son discours de réceptionâl’Académie française. Il ne doit pas se laisser entraîner par une force aveu¬ gle et fatale; il doit gouverner ses idées, ne pas être subjugué par des images, et avoir la conscience nette et distincte de ce qu’il veut, de ce qu’il voit : il doit penser à ce qu’il pense. En un mot, son esprit doit être dans son état le plus sain et le plus vigoureux. Il faut respecter l’élévation de l’intelligence et ne pas jeter sur elle la moindre ironie. Les hommes de génie éclairent l’hu¬ manité; par contre, l’humanité doit les honorer. Et si trop sou¬ vent nous avons l’occasion de considérer l’homme dans son abaissement, estimons-le et honorons-le quand nous le voyons dans sa grandeur et sa sublimité. Et, de meme que la vue ou la pensée seule du malfaiteur nous remplit de respect pour l’homme de bien, que la contemplation de l’imbécile et de l’idiot nous transporte d’admiration pour le génie.