Contribution à l'étude du délire des inventions / [Albert Delarras].

  • Delarras, Albert.
Date:
1900
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Credit: Contribution à l'étude du délire des inventions / [Albert Delarras]. Source: Wellcome Collection.

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    Mais, « cjue l’obsession soit consécutive à une phobie dont elle n’est qu’une aggravation, un degré de plus, ou qu’elle se manifeste d’emblée sous forme d’obsession, elle est en somme formée par l’adjonction aux phénomènes émotionnels de la phobie simple d’un élément intellectuel, d’une idée fixe » (Pitres et Régis). Physiologiquement, l’idée fixe est, comme dit Ribot, l’hyper¬ trophie, la forme quasi-tétanique de l’attention. C’est bien ainsi qu’elle se présente chez les inventeurs, chez les savants; elle domine complètement leur esprit, « à l’exclusion » de toute autre manifestation d’activité psychique ». Citons, par exemple, le cas si connu d’Archimède. Plutarque nous le montre constamment plongé dans les préoccupations de la science. « Il étoit fort si épris et ravi de la douceur et des » attraits de cette belle sirène, laquelle étoit, par manière de » dire, logée chez lui, qu’il en oublioit le boire et le manger et » le reste du traitement de sa personne, de sorte que bien » souvent ses serviteurs le traînaient par force au bain pour le » laver, oindre et estuver; là ou encore dedans les cendres du » foyer il traçait quelques figures géométriques. » On sait encore qu’Archimède dirigea la défense de Syracuse contre les Romains, et que, malgré tous les moyens que son génie lui suggéra dans cette circonstance pour porter le ravage sur les vaisseaux ennemis, il ne parvint pas à sauver sa patrie. Les Romains réussirent à entrer dans Syracuse par surprise. Archimède était alors si absorbé dans la recherche d’un pro¬ blème de géométrie, qu’il n’eut aucune connaissance de ce qui se passait. Un soldat s’introduisit chez lui et le somma de le suivre. Archimède l’ayant prié d’attendre qu’il eût terminé son opération, le soldat, impatienté, le perça de son épée. Citons aussi le célèbre Ampère dont les distractions, causées par ses méditations continuelles, sont devenues proverbiales. Ampère était toujours absorbé par ses calculs, même au milieu du bruit et du mouvement de la capitale. Il réfléchissait un jour sui‘ la solution d’un problème important; aviser un omnibus qui se trouvait alors en station, tirer de sa poche un morceau de Delanas . . -