De l'éthérisation dans la folie : au point de vue diagnostic et de la médecine légale / par A. Morel.
- Morel, Bénédict Auguste, 1809-1873.
- Date:
- 1854
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Credit: De l'éthérisation dans la folie : au point de vue diagnostic et de la médecine légale / par A. Morel. Source: Wellcome Collection.
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![a trois ans de détention dans une maison de fone; mais à peine fui il reporté à la prison dans le même élat de léthargie où il s'était trouvé pendant l'audience, que la scène changea complètement; le jeune pAire ne put contenir sa joie d'avoir échappé à la peine capitale. Il avoua que depuis son arrestation il n'avait pas cessé un seul moment d'être bien portant et de jouir de toutes ses facultés physiques et intellectuelles : il ajouta qu'il avait joué la comédie d'après le conseil qui lui avait été donné par un de ses codétenus le jour même où il fut écroué a la pri- son (1). Obs. II.— Le 18 août 1829, les assises de Lyon furent occupées d'une affaire qui offrait des difficultés extrêmes. Le nommé Jean-Baptiste Gérard, homme audacieux et de mœurs plus que suspectes, convaincu d'avoir assassiné la demoiselle Buy , rentière, parvint à sYchapper des mains de la justice; mais, ayant été repris deux mois après cet événe- ment , il fut renfermé dans un des cachots de la maison d'arrêt de Koanne. C'est là que Gérard avait cessé de manger et était resté com- plètement immobile, ne répondant plus quand on l'appelait, se remuant à peine quand on lui secouait les membres ou le corps, et montrant sur S3 physionomie un air hébété et stupide, sans paraître entendre, sans prononcer un mot, sans même articuler un son, et sans tirer la langue. Après sept à huit jours passés dans cet état, il s'est remis à manger; mais il conservait l'expression de la stupidité sur sa figure, et restait immo- bile là où ou le plaçait, sans paraître entendre et sans parler. On peut voir, au reste, dans l'ouvrage du Dr Marc(2), les difficultés nombreuses que suscita l'examen de cet astucieux criminel. Il déjoua pendant long- temps les épreuves douloureuses auxquelles il fut soumis, et qui s'adres- saient principalement à sa sensibilité au moyen du cautère actuel; ce «l'est que de guerre lasse qu'il avoua son crime et confessa qu'il simulait la folie pour échapper à la peioe capitale. Ous. 111.— Quelques années après, la cour d'assises du Rhône se trou- vait en présence de nouvelles difficultés par la simulation d'une surdi- mutité congéniale, opérée avec une audace extrême et une intelligence sans égale par un nommé Parrot, assassin d'une fille publique. Eu vain le. savant directeur de l'école des sourds-muets de Lyon, M. l'abbé Pias- san, vint-il apporter les preuves les plus évidentes à l'appui de la four- berie de ce prétendu sourd-muet ; en vain des témoins oculaires vin- rent-ils affirmer qu'ds avaient vu Parrot se précipiter, un couteau (1) Voir, pour plus c\c détails, .4anales médico-psychotoi;i<]ues , numéro d'octobre 1850, p. 66i, Folie simulée. (2) Marc , dè la Folie considérée dans ses rapports avec les questions mé- dico-judiciaires, t Pr, p. 367.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22327344_0007.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)