La manierè de se bien préparer à la mort par des considérations sur la cene, la passion, et la mort de Jesus-Christ, avec de trés-belles estampes emblematiques / expliquées par Mr. de Chertablon.
- La Vigne, David de, approximately 1614-1684
- Date:
- 1700
Licence: Public Domain Mark
Credit: La manierè de se bien préparer à la mort par des considérations sur la cene, la passion, et la mort de Jesus-Christ, avec de trés-belles estampes emblematiques / expliquées par Mr. de Chertablon. Source: Wellcome Collection.
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![S Tréface fur ?Origine & * Ma tt. exhorte * à veiller inceffamment, d'autant, ait-il, que vous nefavex» ni le jour ni F heure ; xx.v.13. £r [a diftin&ion que le Seigneur fait de l’heure & du jour, lert à nous faire penlèr , que quand le jour nous fèroit certainement connu, l’heure nous fèroit toujours in¬ connue & incertaine , & par confequent nous pourrions en être furpris, Sur quoi le Grand St. Auguftin a fort bien remarqué , que la providence de Dieu a caché aux hommes le dernier jour de leur vie , pour les tenir toujours dans la crainte , & poul¬ ies obliger à regarder chaque jour comme le jour de leur mort, St, Hilaire nous a- prend la même vérité en difànt, que l’ignorance de ce dernier jour, nous eft tres- utile , pour nous faire tenir fur nos gardes par la crainte du larron, & pour nous obliger à prendre fi bien nos mefures, que nous n’en foyons pas lùrpris, -j- Le lieu de la mort n’eft pas moins incertain que le temps. Elle nous peut furpren- dre en tous lieux , à la ville , à la campagne , fur la mer, en terre ferme ; fur le trône & dans l’hôpital^ dans l’Eglife & à la Comedie. Enfin le lieu où l’on fè croit le plus diei om- en affûrance , eft fou vent le heu fatal où la mort nous fàifit pour nous faire comparoî- nïbus tre devant le tribunal de Dieu. C’eft ce que le Poète Martial a remarqué d’une manie- Ton1 fine re tres-ingenieufe, * Utilis tîn Matt. Cap. 2 6. Ut ïgno- rantiam illam y* Nullo fata loco pojjîs excludere ; cum mors Venerit, in medio libureSardinia eft. $r On ne peut éviter la mort en aucun lieu; quand fon “heure eft venuè*, on trou¬ ve l’air infeélé de Sardaigne dans le plus lain de Trivoli. Enfin Seneque* parle ‘f- moins en Payen qu’en vray Chrétien, quand il dit: il eft incertain dans quel lieu la mort vous attend ; attendez la donc en tous lieux. Le genre de nôtre mort eft la troifiéme circonftance qui n’eft pas moins incertaine filentii rations ejfefci- remus* uigilart nos Do¬ minas propter adven- tum furis mût. que les°deux autres, Seneque, que nous venons de citer , en a fait le fujet de fèsme- Paratos Stations. * L’homme ne fait dit-il, fi la mort fera fubite au milieu d’une grande fànté, Je*nos ou fi elle fera la fin d’une longue maladie ; fi elle fera douce & tranquille, ou crueL tenue- le & violente j,s’il mourra par le fer,, par l’eau, par le feu, ou par quelqu’autre gen- TeTT re mort- L’Ecriture fait fouvent mention de cet:e incertitude. Salomon dans ■noratiQ: fon Ecclefiafte , * après avoir dit que l'homme ignore que de fera fa fin, il le compare znten- aux poi fions & aux 01 féaux en ces termes. Comme les poifion* font pris à/’hameçon Jb/idtu- ^oi/èaux aux filets , ainfi les hommes fe trouvent furpnspar l'adverfite, [ c’elladirepar Snem la mort] lors que tout d'un coup elle fond fur eux. Jùfpenf'a Mais l’incertitude de la quatrième circonftance de nôtre mort eft bien plus capa- tionisa ble encore de nous infpirer de la crainte. C’eft celle de l’état auquel la mort nous etcagi- trouvera. Il n’eft rien de plus incertain que cet état. Salomon nous en avertit au mê- Lib me lieu par ces paroles: * n omme ne fait pas s'il eft digne d'amour ou de haine ; mais r,;P tout Ce referve pour l'avenir & demeure ici incertain. iat. * Mpig. - , . , * Epift. Ainfi l’homme ne fait qu’une choie fur ce lujet, qui loin d’amoindrir cette crainte , Tertum ne ^ clue l’augmenter davantage. C’èft que tel que fera l’état où la mort le trou- efl yuo vera , telle auffi fera la mort qui lui arrivera ; heureufe, fi efte le trouve dans la juC- le-loco jnorsexpeïïetiitacjue tu illam omnilocoexpeBa.*Epitt. 70 82.. & 101. t Cap. ix. 12. Nefcit homo finem Juum , fed fi- tut pifees capiuntur hamo , & fient aues laqueo comprehenduntur , fie cap i mit nr hommes in temporemalo , cum eis ex- atrnplo fupervenerif,* Eccl.ix. i, nefcit homo , utrum amure an odiodignus (iti.Jed omriia in/tturv.m fervantur inter- tice.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b30408453_0012.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)