Les hallucinations volontaires (l'etat hallucinatoire) : suivi d'un chapitre sur les hallucinations, notes manuscrites et inedites du J. Moreau. / par P. Dheur.

Date:
1899
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Credit: Les hallucinations volontaires (l'etat hallucinatoire) : suivi d'un chapitre sur les hallucinations, notes manuscrites et inedites du J. Moreau. / par P. Dheur. Source: Wellcome Collection.

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    intérieure, se porte au dehors, s objective, devient une sensation que le moi, dans le plus grand nombre des cas attribuera à l’ac- tion du monde extérieur. Dans l’état de rêve, donc, l’idée subit le plus haut degré de l’altération possible ; la transformation de la pensée se laisse aller plus loin. Cependant, le fait de la transformation sensorielle des idées se retrouve dans d’autres circonstances que celles du sommeil et du somnambulisme : on le voit se renouveler dans des circonstan- ces diamétralement opposées, dans l’état de veille. On le désigne alors sous un autre nom : on l’appelle hallucination. En constatant ce fait psychologique, M. Lélut paraît admettre une différence fondamentale réelle entre lui et le phénomène précédent. M. Lélut lui même n’a-t il pas résolu la question par l’alïirmative, en disant que la sensation rêve, la pensée devenue sensation par le fait de l’état de rêve, marque le dernier terme des transformations possibles de la pensée ? Mais en quoi le phénomène a-t-il changé de nature? Y a t-il autre chose de changé que les conditions dans lesquelles on le voit se développer ? ' Le phénomène avait lieu dans le sommeil naturel ; il persiste alors que le sommeil a cessé ; tel il était dans le sommeil, tel on le retrouve dans l’état de veille. S’il en était autrement, l’idée devenue sensation en dehors des conditions ordinaires du sommeil, n’offrirait-elle pas quel- que caractère particulier qui la différencierait d’une idée sem- blable née dans le sommeil? Sans aucun doute; et s’il n’en est rien, c’est que ces phénomènes sont véritablement, non pas seu- lement analogues, mais identiques. En faisant ces réllexions qui, du reste, ne font que reproduire presque textuellement ce que nous avons dit dans notre premier ouvrage, nous avons la conviction que nous ne faisons que don- ner à la propre pensée de l’écrivain que nous citons, loute l’ex- tension qu’elle comporte nécessairement. Nous pensons y être autorisés suffisamment pai* les pai'oles mêmes dont il se sert lors- qu’il voit le phénomène se produire dans d’autres circonstances que celles du sommeil. t