Dissertation sur la rage et l'hydrophobie ... / Par P.F. Labonnardière.

Labonnardière, P. F.

Date:: 1820

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Credit: Dissertation sur la rage et l'hydrophobie ... / Par P.F. Labonnardière. Source: Wellcome Collection.

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avec précaution , et (le manière à ne pas interrompre la perspiration cutanée douze‘sangsues sur la région douloureuse de l’épigastre. Le malade se semant soulagé par l’écoulement du sang, sur sa demande, de nouvelles sangsues furent appliquées sur le cou et le devant de la poitrine, de manière à entretenir le soulagement qu'il disait éprouver. On voulut tenter les onctions avec une teinture d’opium et de camphre, ainsi que des vésicatoires sur la gorge et l’épigastre; mais les agitations spasmodiques du malade s’opposèrent à la con¬ tinuation de ces moyens. Son esprit était frappé de l’idée de la mort au souvenir de ce que lui avait dit un imprudent, que, dès qu’il éprouverait l’horreur de l’eau , il serait perdu sans ressource. Nous lui donnâmes d’heure en heure, pendant la nuit , un grain d’opium et quatre grains de proto-chlorure de mercure ( calo- méîas ). La sueur continua ; le i5 au matin elle était encore abon¬ dante , quoiqu’on ne l’eût provoquée par aucun moyen extérieur. Ce même matin , il avala en notre présence une demi -écuellée de bouillon avec un peu de pain, ce qu’il n’avait pu faire la veille. L’éréthisme des voies de la déglutition paraissait s’être relâché ; mais en même temps le pouls avait perdu beaucoup de sa force. Dans une abs|ence que nous fûmes obligés de faire , le malade se leva , et interrompit ainsi la sueur que les agitations spasmodiques rendaient très-difficile à entretenir. Nous en eûmes d’autant plus de regret, que c’était sur cette sueur que reposaient nos dernières espérances. Les symptômes allèrent dès-lors en augmentant avec rapidité : la réverbération du soleil , et même une lumière un peu vive, étaient supportées avec peine ; la langue , gonflée , blanchâtre et comme macérée, semblait indiquer un état analogue dans la membrane muqueuse des premières voies; le pouls parut concentré, irrégu¬ lier, faible et fréquent , comme dans les fièvres nerveuses les plus malignes. Les poumons ne pouvaient supporter le contact de l’air sans se resserrer spasmodiquement, surtout pendant les accès, qui *