Volume 1
Traité de chirurgie / publié sous la direction de Simon Duplay, Paul Reclus.
- Date:
- 1897-1899
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Credit: Traité de chirurgie / publié sous la direction de Simon Duplay, Paul Reclus. Source: Wellcome Collection.
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![linu la face inlcrnc des petites veines; ce triage entre les globules blancs et les globules rouges constitue ce que l'on nomme la maryinalion des leucocytes. Les arlérioles et les capillaires échappent à ce phénomène, car la systole car- diaque y reste assez énergique pour rejeler dans le torrent sanguin les globules blancs adhérents aux parois. Alors commence la diapédèse, le phénomène (pii joue dans rinflammation un rôle prépondérant. Cohnheim, en 1807, en a donné la première description; il a montré, pour la constitution de Icxsudat inflammatoire, l'importance majeure de cette migration des leucocytes à travers les parois des vaisseaux, mais le fait lui-même n'avait point échappé à divers observateurs. Avec Kaltenbrunner et Addison, Zimmermann croyait à l'identité des globules blancs et des globules de pus; il pensait que, dans les phlegmasies, les tuniques vascu- laires se désagrègent et permettent aux éléments figurés du sang de s'infiltrer dans les tissus. Dollinger, J. Millier et surtout Dujardin avaient vu les leuco- cytes sortir des vaisseaux intacts; dés 1824, le dernier de ces auteurs traçait de la diapédèse un tableau qui ne laisse rien à désirer; mais, comme ses prédé- cesseurs, comme nombre de ceux qui, après lui, constatèrent le phénomène, il n'en comprit point l'immense portée. L'expérience fondamentale de Cohnheim est d'une extrême simplicilé : sur le porte-objet d'un microscope, on étale le mésentère d'une grenouille; le contact de l'air suffit pour enflammer la séreuse; la série des phénomènes décrits plus haut se déroule dans le réseau sanguin : resserrement immédiat et, vingt minutes après, dilatation des vaisseaux ; les artères s'élargissent, puis les veines, puis les capillaires; la circulation accélérée se ralentit, et, au niveau des veinules on voit les glolniles ]>lancs s'accumuler dans la zone plasmatique; ils y cheminent lourdement et finissent par s'arrêter; ils adhèrent à la paroi, ils s'y fixent par un pro- longement en forme de coin qui s'étire, s'effile, s'insinue dans les tuniques, les pénètre, se renfle en massue, s'étrangle par le milieu comme un bissac ou un haltère, une partie en dedans, une autre en dehors du vaisseau. Puis, la moitié déjà dégagée semble attirer la moitié intra- vasculaire, et le globule blanc, libre désor- mais, voyage, hors du réseau sanguin, dans les espaces cellulaires. La diapédèse ne s'observe donc pas au niveau des arléiioles, dont les con- tractions systoliqucs rejettent vers le centre du vaisseau les globules blancs de la zone plasmatique, mais elle est active dans le dernier réseau capillaire et surtout dans les premiers ramuscules veineux, bientôt entourés d'un double manchon de leucocytes. Le temps nécessité par l'extravasaf ion de chaque élé- ment est variable; si parfois il dépasse deux heures, il est souvent moindre: le passage, en efl'et, ne doit-il pas être rapide pour expliquer ces accumu- lations énormes de globules blancs dans certaines collections purulentes formées en quelques jours, ou même en quelques heures, comme les abcès soudains! Les leucocytes peuvent entraîner avec eux un certain nombre d'hé- FiG. 1. — Diapédèso : au ccnire ilii vaisseau, globules rouges agglomé- rés ; entre eux el la paroi où les leu- eocytcs pénèirent, est la zone plas- malique immobile.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b20414936_0001_0023.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)