Excursion chirurgicale en Angleterre : lettres addressées à M. le Professeur Bouisson / par A. Courty.
- Courty, A. (Amédée Hippolyte Pierre), 1819-1886.
- Date:
- 1863
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Credit: Excursion chirurgicale en Angleterre : lettres addressées à M. le Professeur Bouisson / par A. Courty. Source: Wellcome Collection.
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![F, i 1 j ] II sont nombreuses et résistantes, ce temps peut devenir très-périlleux ou nécessiter des manœuvres qui détermineront plus tard des accidents graves et compromettront plus qu’aucune autre circonstance le succès de l’opération. Lorsque j’aurai fini la description de l’opération, je vous parlerai des conditions qui peuvent mettre le chirurgien dans l’impos¬ sibilité de l’achever; pour le moment je suppose qu’on peut la pour¬ suivre jusqu’au bout, en la bornant à l’extirpation de l’ovaire, il faut dire que l’on atteint ce résultat aujourd’hui peut-être plus souvent que dans le principe, et qu’on ne se laisse pas décourager par l’existence d’adhérences, même très-résistantes, sauf à laisser des portions du kyste sur les organes auxquels elles adhèrent, comme je vous en ai cité un exemple dans ma première observation. L’expérience a prouvé qu’on peut encore, dans des circonstances en apparence si défavorables, espérer et obtenir des succès. Mais il faut apporter un grand soin dans la déchirure ou la dissec¬ tion de ces adhérences, non-seulement de celles qui unissent le kyste à la paroi abdominale et à l’épiploon , mais surtout de celles qui peu¬ vent l’unir à l’intestin, à l’estomac, au foie, à la rate, ou à la cavité pelvienne, à l’utérus, à l’ovaire opposé, à la vessie, etc. Non-seulement on risque d’intéresser ces organes, et dans ce cas il vaut mieux aban¬ donner une portion du kyste que l’on découpe autour de l’adhérence et que l’on cherche à amincir le plus possible ; mais on risque surtout de donner lieu à des hémorrhagies, et c’est pourquoi il faut s’ellbrcer d’étancher le sang, de lier tous les vaisseaux divisés qui paraissent ex¬ poser à une hémorrhagie ultérieure, soit sur l’épiploon, ce qui est le cas le plus fréquent, soit ailleurs. Quand on parvient à isoler, par cette ma¬ nœuvre attentive et minutieuse, la totalité du kyste, ou à arracher suc¬ cessivement les divers fragments de la tumeur qui se sont détachés, comme j’en ai cité des exemples, on attire tout le reste de la tumeur au dehors, en agrandissant au besoin, dès le commencement ou vers la lin de ce troisième temps, l’ouverture abdominale, et l’on saisit solide¬ ment le pédicule. Il ne reste plus, pour achever ce temps de l’opération (qui est sans contredit, je ne saurais trop le répéter, le plus périlleux de tous) qu’à faire la conslriction du pédicule. Je ne reviens pas sur ce que je vous ait dit des divers procédés employés successivement pour atteindre ce but. Pourtant, on peut n’avoir pas le choix, et si le pédicule est court ou si l’on ne peut le prolonger artiliciellernent en faisant porter la constric- tion sur la base du kyste fortement plissée, au lieu de la faire porter sur le pédicule utéro-tubo-ovarien, on est obligé d’employer un des moyens que je vais vous signaler. On peut d’abord poser en principe qu’il est préférable de tenir le pédicule attaché à la plaie abdominale, et autant que possible en dehors](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b30565893_0051.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)