Volume 2
Histoire naturelle des drogues simples, ou, Cours d'histoire naturelle professé à l'École de pharmacie de Paris / par N.J.B.G. Guibourt.
- Nicolas Jean-Baptiste Gaston Guibourt
- Date:
- 1869-1870
Licence: Public Domain Mark
Credit: Histoire naturelle des drogues simples, ou, Cours d'histoire naturelle professé à l'École de pharmacie de Paris / par N.J.B.G. Guibourt. Source: Wellcome Collection.
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![amère soluble dans l’eau et l’alcool (gentianin), de la gomme, du sucre incristal 1 isable, quelques sels et pas d’amidon (1). La quantité de sucre est assez considérable pour que les habitants des montagnes où croît la gentiane la fassent fermenter et en re- tirent de l’alcool par la distillation. En 1837, M. Charles Leconte (2) a montré que la glu obtenue par l’éther était un composé de cire, de matière grasse verte et de caoutchouc. lia vu pareillement que le gentianin ou extrait al- coolique jaune et très-amer de la gentiane, étant traité par l’eau froide, laissait des flocons composés de matière grasse et d’un principe cristallisable qu’on pouvait obtenir en traitant la matière blanche par l’alcool bouillant et faisant cristalliser. Ce principe, qui a reçu le nom de gentisin, forme environ 0,001 du poids de la racine : il est sous forme de longues aiguilles très-légères et d’un jaune pâle; il n’a pas de saveur et est sans action sur l’économie animale. Il est presque insoluble dans l’eau froide et n’est guère plus soluble dans l’eau bouillante. Les acides n’en augmentent pas la solubilité ; mais les alcalis le dissolvent en prenant une belle couleur jaune et en formant des composés cristallisables jaunes. Il est évident que ce corps ne constitue pas le principe amer jaune de la gentiane, mais il est probable que celui-ci est dérivé du premier par oxygénation ou autrement. [Depuis lors, MM. Ludwig et Kromayer ont extrait, de la ra- cine de gentiane fraîche, un principe cristallisable, amer, soluble dans l’eau et l'alcool, appartenant au groupe des glucosides. C’est le gentiopicrin, qui, sous l’influence des acides organiques et des acides minéraux étendus, se dédouble en glucose et en un corps amorphe jaune-brunâtre, amer, le gentiogenin.] La gentiane jaune n’est pas la seule espèce dont la racine puisse être employée comme tonique et fébrifuge. Les Gentiana purpurea cl punctata produisent des racines encore plus amères, et la première est principalement usitée en Allemagne et dans le nord de l’Europe. 4- g Tachi de la Guyane. Tachia guyanensis, Aubl. Arbrisseau de 2 mètres de hauteur, portant des branches quadrangulaires, noueuses, opposées en croix, et des feuilles opposées dans l’ais- selle desquelles naissent des fleurs solitaires, de couleur jaune ; la capsule est entourée du calice qui a persisté. La racine de cette plante est ligneuse, couverte d’une écorce unie, mince et blanche, semblable à l’extérieur à celle du quassia ; le bois en est tendre, blanchâtre, à structure finement et uniformément rayonnée. Elle /*\ (1) Henry et Cavcntou, Jovrn. de pharm., t. V, p. 97, et t. Vil, p 173. ,;i (2) Cli. Leconte, Thèse inaugurale, 1837. Gciboubt, Drogues, 6e édition. T. II. 35](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b28124005_0002_0555.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)