Traité sur les phrénopathies, ou, Doctrine nouvelle des maladies mentales, bases sur des observations pratiques et statistiques, et l'etude des causes, de la nature, des symptomes, du pronostic, du diagnostic et du traitement de ces affections / par J. Guislain.
- Date:
- 1833
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Credit: Traité sur les phrénopathies, ou, Doctrine nouvelle des maladies mentales, bases sur des observations pratiques et statistiques, et l'etude des causes, de la nature, des symptomes, du pronostic, du diagnostic et du traitement de ces affections / par J. Guislain. Source: Wellcome Collection.
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![maladie laissait des intervalles plus ou moins lucides d’un, de deux jours. Une excessive loquacité, une agi- tation continuelle sans transports furieux, caractéri- saient cette aliénation. La malade dormait bien et était bien réglée ; quarante grains de sulfate de quinine et huit grains d’opium furent donnés tous les jours , et le traitement fut continué pendant dix jours. La face se désenfla , la rougeur des joues disparut ; le pouls ra- lentissait ses pulsations ; les exacerbations ne se mani- festaient plus; mais la loquacité persistait ; cependant trois semaines après l’administration du remède, l’a- liénation disparut insensiblement. Une dame, âgée de trente-trois ans , d’une consti- tution bdieuse et d’un caractère très-sensible, mère de trois enfans, était depuis plusieurs mois atteinte d’une mélancolie , caractérisée par une excessive im- pressionnabilité et des frayeurs imaginaires. La malade recherchait la solitude et évitait avec soin toutes les impressions inaccoutumées qui auraient pu l’émouvoir ; elle nVsait plus faire aucune lecture, craignant tou] ours d’en éprouver quelque secousse au moral : constam- ment elle était préoccupée de son état, ne cessant de répéter cju’elle allait perdre l’esprit : elle s’accusait de ne plus aimer ses enfans, et de voir son mari avec in- différence. Le pouls était d’une fréquence extrême, les urines étaient décolorées , le sommeil était irrégu- lier et parfois nul ; une sensation ingrate, sourde, se faisait sentir au sommet delà tête. Pendant cet état, elle devint enceinte , et la grossesse ne détermina dans son moral pas le moindre changement. Une saignée lui fut instituée, et depuis ce temps les symptômes](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21986216_0465.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)