Recherches et observations sur le traitement moral des aliénés. / Par Ph. Pinel.

  • Philippe Pinel
Date:
[1799]
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Credit: Recherches et observations sur le traitement moral des aliénés. / Par Ph. Pinel. Source: Wellcome Collection.

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    qui le porte à mettre tout en pièces. Vers l'ap- proche de l’hiver , ses emporte mens s’appaisent, et quoique toujours extravagant dans ses idées , il n'est plus dangereux, ei. on lui rend la liberté dans 1 intérieur de 1 hospice. L'idée du mouvement perpétuel se renouvelle au milieu de ses divaga- tions insensées ; il crayonne sans cesse sur les murs et sur les portes les dessins du mécanisme propre à l’opérer. Comment l'arrache]’ à cette chi- mère , sinon par Fin utilité de ses efforts multi- pliés et une sorte de satiété? On engage les pareils à envoyer quelques outils d’horlogerie , avec des objets propres à être.mis en œuvre , des lames de cuivre et d’acier, des rouages de montre, etc. Le surveillant de l’hospice fait plus ; il lui permet de dresser une sorle d’atelier dans son anti-chambre pour y travailler à son aise ; redoublement d’ar- deur et de zèle , concentration de toute son atten- tion , sorte d’oubli de l'heure de ses repas. Après environ un mois d’un travail soutenu avec cons- tance et digne d’un meilleur succès , notre artiste croit avoir suivi une fausse route ; il met en pièce son mécanisme nouveau , et il recommence sur un autre plan ; encore quinze jours d’une appli- cation soutenue ; il rassemble alors toutes ses pièces, croit y voir un accord parfait, d’autant mieux qu’il en résulte un mouvement qui se con- tinue , et qu’il juge propre à se reproduire. Dès- lors une joie exaltée et une sorte de triomphe. Il court à pas précipités dans l’intérieur de l’hospice, et crie comme un autre Archimède : « Le voilà » enfin résolu ce fameux problème, qui a été » l’écueil des hommes les plus habiles » ! Mais ira incident le déconcerte au milieu de sa marche triomphante. Le rouage s’arrête , et le prétendu mouvement perpétuel ne dure que quelques mi- nutes. La confusion succède à l’ivresse de la joie; mais, pour sauver à son amour-propre un aveu humiliant,