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Credit: La suspension de la vie / Albert de Rochas. Source: Wellcome Collection.
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![— 00 — son sommeil dure de deux à vingt-quatre heures. Il se per- suade alors à lui-même que la faim et la soif sont des sensa- tions qu'il ignore et cette auto-suggestion suffît pour lui per- mettre de supporter-sa longue captivité. On peut causer avec lui après son réveil au moyen du tuyau dont il a été question plus haut. On a constaté qu'après l'expérience, il n'y avait pas eu chez lui diminution sensible de poids. *** Plusieurs savants, parmi lesquels je citerai Preyer, Sierke et Jules Soury, ont étudié, en Europe, le phénomène de la suspension de la vie, surtout d'après le livre publié à Bénarès par le docteur N.-G. Paul % et ils ont donné, sur le mode d'en- traînement des fakirs pour la périlleuse opération de l'inhu- mation temporaire, les détails suivants : En dehors du régime presque exclusivement végétal et de la continence auxquels ils sont soumis toute la vie, ils s'habi- tuent progressivement à l'abstinence d'air en s'introduisant dans les narines des ficelles de forme conique qui ressortent par la bouche et qu'ils tirent peu à peu. Nombre d'entre eux habitent des cellules souterraines dans lesquelles l'air et le jour ne pénètrent que par une étroite fente, quelquefois rem- plie de terre glaise. Là, plongés dans un repos et un silence profonds, absorbés mentalement dans la méditation d'Aum -, dont le religieux doit répéter le nom mystique douze mille fois par jour en com])tant les grains de son chapelet, les ' Le traité du docteur Nobin-Clmuder Paul, assistant cliirurgien militaire aux Indes, a été publié en France par le Lotus hleu {n^ 13 et suivants). J'en ai reproduit une partie dans mon traité sur les Etats profonds de l'hypnose (p. 35 de l'édition do 1892). * Le mot Aum sert a désigner l'Etre suprême. Le docteur anglais Radchiff suppose que la prononciation répétée des mots courts jouit de la propriété de provoquer le sommeil en diminuant l'exhalation de l'acide carbonique, et il affirme avoir endormi un jeune gargon en lui faisant répéter environ 450 fois le mot cup (tasse). C'est du reste, sans doute, à cette propriété qu'est dû l'em- ploi de la récitation des litanies dont la monotonie détermine un ralentissement de la circulation sanguine dans le cerveau et, chez certains sujets sensibles, l'état de crédulité pendant lequel s'implantent les suggestions religieuses.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24758218_0094.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)