Histoire générale du choléra-morbus depuis 1817 jusqu'en août 1831 / par J.-A. Buet.

  • Buet, J. A.
Date:
1831
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Credit: Histoire générale du choléra-morbus depuis 1817 jusqu'en août 1831 / par J.-A. Buet. Source: Wellcome Collection.

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    présomption qu'il a été introduit par importation dans les pays où il s'est manifesté ; bien que les mesures qui ont été prises dans la plupart des états européens forment un pré- jugé en faveur de cette opinion, nous ne l'adoptons ni ne la repoussons : la science use de la liberté qui lui appartient en disputant sur la nature de la maladie; Tadministration remplit un devoir impérieux en ne livrant rien au hasard, lorsqu'il s'agit de la vie des citoyens. Pouvons-nous nous dispenser, ajoute-t-il, de faire ce qui a été fait dans tous les états policés, pour nous préserver d'un danger même éven- tuel? Pouvons-nous nous a]»andonner a une sécurité qui ne reposerait que sur une théorie peut-être trompeuse? Telles sont les questions que le gouvernement a dû se faire : la ré- ponse ne pouvait être douteuse. » Cette argumentation du ministre est assez singulière; plusieurs autres passages de son discours contiennent des naïvetés non moins curieuses ou des erreurs matérielles qu'il importe de ne pas laisser accréditer comme faits vrais en faveur d'une opinion. Lorsque nous réunirons les faits rela- tifs au caractère du choléra, il sera facile de démontrer que l'argument tiré de son développement a la suite des armées ou en suivant les grandes communications commerciales ne prouve rien ou au moins fort peu de chose en faveur de la contagion. Le ministre prétend que les résultats des mesures prises jusqu'à présent forment un préjugé favorable a cette opinion, et il citait en preuve l'exemple de Moscou et St- Pétersbourg qui s'en étaient préservés, a^t-il dit, tant que ces mesures avaient été observées; de Vienne et Berlin qui s'en étaient garantis par les cordons militaires. Eh bien, le jour même où il prononçait ces paroles a la Chambre (ou le lendemain), un courrier apporta la nouvelle que le choléra régnait a Berlin depuis cinq jours ; et cependant 128 mille hommes de troupes prussiennes étaient exclusivement occu- pés sur l'Oder a repousser le redoutable fléau, et il n'est sorte de précautions que l'on n'ait prises dans la capitale; Vienne, celte autre capitale seule, a été cernée par 3o mille hommes d'élite; le régime sanitaire, dans l'intérieur de la ville, a été porté a un degré inconnu jusqu'à ce jour; et cependant Vienne est en proie aujourd'hui (20 septembre) au choléra qui déjà avait franchi les cinq cordons formida- bles établis sur les frontières de la Russie, dans l'intérieur de la G^licie, aux monts Krapacks, en Hongrie et enfin