Volume 1
Traité d'anatomie pathologique / par E. Lancereaux.
- Étienne Lancereaux
- Date:
- 1875
Licence: Public Domain Mark
Credit: Traité d'anatomie pathologique / par E. Lancereaux. Source: Wellcome Collection.
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![pathologique. Du reste, ils ne possédaient aucune connaissance |)hysiolo- gique ou pathologi(|ue précise. Le peuple juif, dont les préceptes d’hygiène et les données positives touchant l’étiologie de quelques maladies sont si remarquables, n’avait (jue de faibles connaissances anatomiques. Pourtant, d’après Israèls [Tent, histor. med. talmud.^ p. 57), les médecins juifs pratiquaient l’ouverture de cadavres de femmes, et ces ouvertures, d’après le ïalmud, pouvaient quelquefois être faites sur la demande des rabbins et de la cour de justice (Wunderbar, Bibl. talmadische Medicin., I, p. 21; II, p. 5). C’est dans la Grèce, aussi fertile en savants qu’en guerriers, que l’a- natomie prit naissance. Les Asclépiades disséquaient des animaux, et quoiqu’ils n’aient eu à leur disposition aucun cadavre humain, ils n’é- taient pas entièrement ignorants de l’anatomie de riiomme. Hippocrate hérita de leurs connaissances anatomiques, qu’il agrandit, mais le respect des anciens pour les restes mortels de l’homme l’obligea à se contenter de constater les altérations matérielles apparentes à la surface des corps ou dans les cavités naturelles. Dans la collection de ses œuvres on trouve en efl’et la dénomination et une descri])tion des fistules, des hémorrhoïdes, des carcinomes (axippoç, xapxîvoc, xapxtvcopta), des tubercules (<pupiaTa), des po- lypes, des ulcères, des abcès et de beaucoup d’autres lésions extérieures. Les altérations des organes internes ne s’y rencontrent pas ; néanmoins, a cette époque, les médecins faisaient servir à l’interprétation des maladies les connaissances anatomo-pathologiques qu’ils puisaient dans la dissec- tion des animaux. Ainsi l’auteur de la maladie sacrée attribue ce mal à une espèce d’hydropisie du cerveau, « comme on peut s’en convaincre, dit-il, chez les animaux devenus épileptiques et principalement sur les chèvres ; Harum si caput seciieris, cerebrum humidum et sudore redun- daris deprehenderes. » Observateur habile, Hippocrate se borna à décrire les lésions anatomiques ; ses disciples l’imilèrent, mais ils ajoutèrent peu à ses connaissances, de sorte qu’il faut arriver à l’école d’Alexandrie pour trouver un progrès dans la science anatomique. Lrasistrate et Héropbile, les principaux représentants de cette école, imprimèrent à ranalomie un degré de perfection qu’elle ne devait jias dépasser pendant près de vingt siècles. Ils s’appliquèrent à élucider la connaissance des maladies par l’ouverture des cadavres, et les rois d’E- g\ pte, au rajiport de IMinc. auraient par leur exenqile encouragé ces recherches. Malheureusement, les écrits de ces médecins ne sont pas ari’ivés jusqu’à nous, vX les auteui’S qui en ont eu connaissance ne nous ont transmis (pi(‘ des vestiges de leurs précieuses découvertes. Les dis- ciples de ces grands anatomistes ne suivirent point la carrière qui leur](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24990899_0001_0024.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)