Traité des fievres intermittentes / par Léon Colin.

Colin, Léon, 1830-1906.

Date:: 1870

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Credit: Traité des fievres intermittentes / par Léon Colin. Source: Wellcome Collection.

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marais une nappe d’eau soustraite au contact de l’air, soit par une couche de sable, comme en Hollande, en Sicile, en Algérie dans le Sahel, soit même par une terre riche en humus? Peut-on admettre qu’à une profondeur variant de quelques pieds à plusieurs mètres, en dehors par consé- quent de l’influence atmosphérique, et surtout des rayons solaires, il se passe des phénomènes soit de végétation, soit au contraire de décomposition analogues à ceux qui ont lieu à la surface des marais découverts? Le miasme fébrifère ne vient pas de si loin, en voici une preuve qui me semble irréfutable : dans ces pays où l’ab- sence de marais a fait recourir à l’hypothèse de l’existence de vrais marais souterrains, on remarque, pendant la saison des fièvres, que la moindre pluie fait augmenter subitement et le nombre et la gravité des fièvres ; les plus dangereuses de ces pluies sont les plus légères, celles qui, au lieu de faire arriver jusqu’à la couche d’eau latente la moindre quantité de liquide, ne font qu’imbiber la superficie du sol sans y pénétrer de plus de quelques millimètres. C’est donc cette superficie surtout qui est dangereuse, et l’eau qu’elle recouvre n’a d’autre influence nuisible que de lui fournir peut-être les conditions d’humidité nécessaires à sa nocuité, et comparables à celles qui résultent des pluies. Aussi n’est-ce jamais qu’à la surface du sol que l’homme est frappé de la fièvre ; pas plus dans la zone tropicale que dans nos climats, il n’v a de danger spécial à s’exposer aux exhalaisons des couches profondes de la terre, et les mi- neurs fournissent bien moins de fiévreux que les ouvriers employés aux défrichements et à la culture (1). (I) Lancisi (De nativis deque adventitiis Romani cœli qualitatibus. Romæ, 1711, cl), viii, n. 5), afin de prouver que le sol de la Campagne romaine n’est point insalubre, cite l’immunité des chrétiens qui, aux premiers siècles de notre ère, habitaient les catacombes; il fournit ainsi on excellent argument à notre