Note sur vingt-deux opérations du goitre / par Jaques-Louis Reverdin et Auguste Reverdin.
- Reverdin, Jaques-Louis, 1842-1929.
- Date:
- 1883
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Credit: Note sur vingt-deux opérations du goitre / par Jaques-Louis Reverdin et Auguste Reverdin. Source: Wellcome Collection.
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![A côté (le ces causes purement mécani(iucs, il doit s’en ajouter d’autres liées à l’appareil nerveux qui régit le lai-ynx ; les nerfe laryngés en eliet sont dans certains cas tiraillés, (lé])lacés, coni- primés, peut-être même modifiés dans leur nutrition et par conséquent dans leur action. Toutes ces causes réunies donnent plus ou moins la clef des altérations de ])bouation si fréquem- ment observées chez les goitreux. La tumeur elle-même par son union intime avec le canal aérien ne contribue-t-elle j)as à éteindre le son en faisant perdre à l’organe une partie (le son élasticité, soit de sa résonnance ? Bref, ce qui est patent, c’est le timbre spécial que revêt la voix de la plupart des goitreux ; le volume de la tumeur n’est en tout cas pas la cause principale de ces troubles. Le timbre dont nous parlons est si caractéristi- que qu’il est souvent possible à la simple audition de poser le diagnostic d’un goitre que l’œil n’a pas encore découvert. Nous avons souvent constaté à côté de ces altérations de la voix des troubles respmatoii’es plus ou moins sérieux. Dans quelques cas nos malades n’éprouvaient qu’un peu de gêne à la suite de course, d’efforts ; d’autres ne pouvaient dormir dans certaines positions, particulièrement dans le décubitus dorsal ; lorsque la malade qui fait le sujet de Tobs. IX, prenait, pendant son sommeil, une position défavorable, elle était bientôt réveillée en sursaut en proie au cauchemar ; tel est le début des accès de suffocation ; ces accès reviennent à des intervalles plus ou moins rapprochés et peuvent succéder aux causes déterminantes les plus légères. Nous n’avons eu à lutter que deux fois contre des accidents plus graves de suffocation ; dans le cas I l’asphyxie était imminente, il fallut opérer à tout prix (dans l’obs. XV les accidents persistèrent après l’opération, nous en reparlerons lorsque nous nous occuperons des suites). C’est dans des cas de ce genre que le chirurgien peut être appelé à pratiquer immé- diatement, et, il faut en convenir, dans des conditions déplora- bles, une trachéotomie d’urgence. Certains malades conservent constamment un type caracté- ristique qui témoigne de la gêne respiratoire : face vultueuse, lèvres violacées, respirations fréquentes, cornage, saillie des jugulaires, etc. L’un de nos opérés (obs. XXII ), lorsqu’il était aux prises avec un accès de dyspnée, se frappait la poitrine et le cou, il aurait voulu arracher sa tumeur, se rendant ainsi parfaitement compte de la cause de son angoisse.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22362897_0012.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)