Note sur vingt-deux opérations du goitre / par Jaques-Louis Reverdin et Auguste Reverdin.
- Reverdin, Jaques-Louis, 1842-1929.
- Date:
- 1883
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Credit: Note sur vingt-deux opérations du goitre / par Jaques-Louis Reverdin et Auguste Reverdin. Source: Wellcome Collection.
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![Gf) moins saillie. Posant le bistouri, nous passons (louceinent le doigt des deux côtés et au-dessus de la tumeur; celle-ci se sépare avec plus ou moins de facilité et Ton voit rain])er à sa surface de gros vaisseaux comme aplatis et logés dans des sortes de gout- tières à üeur de la surface ; ce sont les ramiücations des artères et veines thyroïdiennes; leurs i)arois sont si minces et si délica- tes en général qu’elles se rompent avec la plus grande facilité ; si l’une d’elle a été lésée, les pinces qui vont la saisir, la déchi- rent le plus souvent ; il ne faut donc pas perdre de temps à aiTÔ- ter cette hémorragie des branches teimiinales, à moins qu’elle ne soit très abondante; le vrai moyen d’épargner le sang est d’arri- ver au plus vite aux troncs princi})aux ou à leurs premières ramifications ; pour la même raison on doit éviter à tout prix de léser l’enveloppe de la tumeur; la moindre incision donne beau- coup de sang, l’on perd un temps précieux à l’arrêter, or en j)Cireïl cas 'perdre du temps, c’est perdre du sang. En résumé, dès que la tumeur est à nu, il faut la séparer doucement avec les doigts ou un instrument mousse exclusivement, comme Lücke l’a recommandé, et arriver le plus vite possible sur les parties latérales et supérieure. La tumeur fait de plus en plus saillie ; on aperçoit alors aux confins de sa face latérale et de sa face postérieure les gros troncs ou plutôt leui'S branches principales ; il s’agit de les sai- sii* ; si elles sont très superficielles, bien visibles, faciles à soule- ver avec le bec d’une sonde cannelée ou avec une aiguille mousse, ou passera sous elle un double fil de catgut qui servii-a à faire deux ligatures, et l’artère sera coupée entre deux ; s’il n’est pas possible de les disséquer , ou si elles ont été lésées ou les saisira en deux points voisins et on coupera entre les deux pinces ; un fil ou une pince restera sur la tumeur, l’autre fil, l’autre pince, en dehors d’elle. Le nombre des artères saisies est souvent très considérable ; plus d’une fois dans nos premières opérations, ayant à notre dis- position une quarantaine de pinces, nous les avons épuisées avant d’avoir terminé et avons dû faire des ligatures pour désencom- brer le champ opératoire et avoir quelques pinces libres. Si l’on pouvait arriver sans déchirure, et sans lésion d’artère aux troncs principaux, on n’aurait qu’eux à lier, mais il s’en faut bien ordi- nairement; le sang coule, il faut l’arrêter; nous ferons remar- quer qu’en thèse générale le nombre des ligatures que nous avons eu à faire, a, toutes choses égales d’ailleurs, diminué h mesure que nous avons acquis plus d’habitude de l’opération.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22362897_0070.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)