Volume 2
Traité théorique et pratique des maladies de la peau, fondé sur de nouvelles recherches d'anatomie et de physiologie pathologiques / [Pierre François Rayer].
- Pierre François Olive Rayer
- Date:
- 1836
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Credit: Traité théorique et pratique des maladies de la peau, fondé sur de nouvelles recherches d'anatomie et de physiologie pathologiques / [Pierre François Rayer]. Source: Wellcome Collection.
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![svij les, l’histoire d’une môme affection, suivant le mode lent ou rapide de son développement et de ses progrès. Ainsi, Turticaire aiguë est placée par J. Franck, dans une première classe , sous le nom d’urt/caria, et l’ur- licaire chronique , dans une seconde, sous celui d’wr- ticatio. Le pemphigus aigu est décrit, dans une section, sous le nom de huilai ; et dans une autre, le pemphigus chronique figure sous celui de pemphigus. D’un autre côté, on peut avancer, contre l’opinion de .1. Frank , que l’érylhème , le strophulus, l’herpès, l’ecthyma, la teigne muqueuse, etc., ne sont pas constamment des maladies chroniques, et que les furoncles ne sont pas toujours aigus. P. Frank a divisé les exanthèmes en nus et en scabreux et les maladies impétigineuses en celles qui sont bornées à la superficie de la peau, et en celles qui l’attacpient plus ou moins profondément. J. Frank a décrit à peu près, sans ordre, les maladies cutanées comprises dans ces deux groupes. La division secon- daire, qu’il a adoptée, des maladies idiopathiques, et symptomatiques , ne peut être employée dans une clas- sification pour la division des sous-ordres ; mais cette distinction est d’une utilité réelle , lorsqu’on l’applique à chaque maladie, en particulier. M. Alibert, dont les travaux ont une Juste célébrité, a essayé de réunir les maladies delà peau en familles (1). Personne n’a saisi, avec plus de vivacité, les aspects des maladies , et n’a peint plus heureusement leurs princi- paux caractères. On remarque surtout ses descriptions de la teigne faveuse (favus), de la dartre rongeante (lupus), de la Iteloïde, de la dartre squameuse humide (eczéma Huent), de la scrofule , de la syphilidc, etc. Le travail de M. Alibert se recommande d’ailleurs par des remarques et des vues pratiques d’un grand intérêt, et par un grand nombre d’observations particulières, des- tinées , soit à peindre les apparences rares de quelques formes de maladies, soit à démontrer l’efficacité de quelques moyens thérapeutiques où l’inHuence salutaire que les éruptions exercent quelquefois sur la constitu- tion , ou bien encore à montrer, les dangers de leur ré- percussion. M. Alibert a publié récemment un ouvrage plus complet, dans lequel il a proposé une nouvelle classification. Le premier groupe (dermatoses eczé- mateuses] comprend des maladies inflammatoires ; le deuxième (dermatoses exanthémateuses) se compose d'éruptions fébriles; le troisième (dermatoses teigneu- ses) est formé d’affections du cuir chevelu ; les quatre (1) Alibert. Précis théorique et pratique sur les mala- dies de la peau, in-8 2 vol. première édit. Paris , 1810. — 2® édit. Paris 1822. — Description des maladies de la peau observées à l’hôpital Saint-Louis. Paris, 1825 , tig. in- fol. ; 1® Teignes (T. laveuse, T. granulée, T. fur- fiiracée , T. amiantacée, T, muqueuse). — 2® Pikjbes (P. multiforme, P. solitaire, P. en masse.) — 3° DAnraEs (D. furfuracée, D. squameuse, D. crustacée , D. rongeante, D. pustuleuse, D. phlycténoïde, D. crytliémoïde.) — 4» Ephéeides (E. lenliforme, E. hépatique, E. scorbu- tique). — 5» Concroïde ou kéloïde. —6® Lèpre (L. squa- meuse, L. crustacée, L. tuberculeuse.) — 7® Pfans (P. ru- boïde, P. fongoïde.) — 8“ IcnriiYOSEs (1. nacrée, 1. cornée , 1. pellagre) — 9“ Sypiiilides (S. pustuleuse, S végétante, S. ulcérée.) — 10° Scrofolrs (S. vulgaire, S. endémique ) 11° PsoRiDEs (P. pustuleuse purulente, P. qnisluleuse vésiculeuse , P, p.apiileuse, P, crustacée.) groupes suivants renferment des affections conslilution- nelles ; le quatrième (dermatoses dartreuses) des érup- tions chroniques communes à tous les téguments ; le cinquième les dermatoses cancéreuses; le sixième les dermatoses lépreuses ; le septième les dermatoses véroleuses ; le huitième les dermatoses strumeuses ; le neuvième (dermatoses scabieuses) a, pour caractère général, de provoquer duprurit à la surface de la peau ; le dixième (dermatoses hémateuses) comprend les pé- téchies, le purpura ; le onzième (dermatoses dyschro- mateuses) des changements de couleur de la peau ; le douzième (dermatoses hétéromorphes) diverses altéra- tions non classées. Celle classification (1) manque d’u- nité ; l’auteur a formé ses groupes tantôt d’après la nature inflammatoire des maladies ou leur caractère fébrile, tantôt d’après leur siège, leur couleur, ou d’après leurs causes, etc. En outre, il suffit de Jeter un coup d’œil sur les maladies comprises dans ces différents groupes , pour reconnaître l’hétérogénéité dos éléments qui composent plusieurs d’entre eux ; inconvénient qui n’est pas racheté, comme dans la classification de Wil lan , par des avantages réels pour le diagnostic. Ces groupes n’offrent d’ailleurs que peu d’utilité pratique, si l’on en excepte ceux des syphilides et des affections strumeuses. MM. Cazenave et Schedel ont adopté la classification de ’Willan , sans assigner une place au lupus, à la pel- lagre , aux syphilides, au purpura, à l’éléphantiasis des Arabes et à la kéloïde. Leur ouvrage, fait sur le môme plan que celui de Eatcman , est, comme le sien , un très-bon précis des principales maladies de la peau. Us l’ont enrichi des observations deM. Biett sur le lupus et les éruptions vénériennes qu’ils ont décrites avec soin ; ils ont fait connaître le résultat des expériences de M. Biett sur l’emploi de divers médicaments actifs , tels que les iodures de mercure et l’iodure de soufre , dont il a le premier étudié l’action et signalé les avantages. Comme les pathologistes anglais et comme M. Biett, iis ont souvent conseillé l’administration, à l’intérieur, de remèdes énergiques , tels que la teinture de cantharides et les préparations arsénicalcs, dans le traitement des (1) M. Paget {Essai sur les avantages de la méthode naturelle comparée avec la classification artificielle dans Vélude des maladies de la peau. — Revue médicale année 1833. — Edinb. med. and STirg. journ., vol. xxxix , 1833, p. 255. — vol. xt, p. 1 ) a cherché à prouver que la classification de M. Alibert était naturelle. Son opinion a été combattue, avec succès, par M. Martins (Ch.) (Lm préceptes de la méthode naturelle appliqués à lu classi- ficaiion des maladies delà peau; in-4», 1834) , qui aurait dû reconnaître en même temps que la classification de IVillan était artificielle, tout en en démontrant la supé- riorité. M. Baumès {Lettre d’un médecin de province aux dermaiophiles des hôpitaux do Paris. Paris, 1834) a méconnu les avantages de la classification de Wiil.an . a contesté à tort l’utilité de la détermination des espèces , et a supposé gratuitement que ceux qui l’avaient adopée n’avaient pas tenu compte des autres apparences des ma- ladies en exposant leurs caractères et leurs signes dia- gnostiques. Du reste, il a eu raison d’insister sur l’impor- tance de l’étude dos causes et des autres conditions qui précèdent ou accompagnent le développement des mala- dies de la peau. 3](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22012394_0002_0021.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)