Étude sur les ligaments du péricarde chez l'homme : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier le 11 juillet 1903 / par Henri Rouvière.

  • Rouvière, H. (Henri), 1875-1952.
Date:
1903
    D’autre part, la gaine viscérale entre en connexion avec le péricarde directement et indirectement. A. Connexions indirectes. — Elles ont peu d’impor- tance. La gaine viscérale émet en avant des lames fibreu- ses ; celles-ci vont se jeter sur les gaines vasculaires qui enveloppent la carotide primitive gauche, le tronc bra- chio-céphalique artériel, et, sur un plan plus antérieur, les troncs brachio-céphaliques veineux. Ces lames sont très variables suivant les sujets. Par l’intermédiaire des gaines vasculaires, elles entrent indirectement en con- nexion avec le péricarde. On peut également rattacher à la gaine viscérale l’apo- névrose thyro-péricardique, que nous avons décrite, en étudiant la signification morphologique du ligament sterno-costo-péricardique supérieur. B. Connexions directes. — Elles s’établissent par des lames et des tractus fibreux qui relient le péricarde soit à la trachée, soit à l’œsophage. En ce qui concerne la trachée, on rencontre de haut en bas : . 1° Un ou plusieurs tractus fibreux qui s’étendent de la trachée à la portion du péricarde située en haut et en arrière,du sinus transverse; 2° Deux lames fibreuses qui sontfixées, d'une part, à la bifurcation de la trachée, el qui s’attachent, d’autre part, sur le péricarde immédiatement au-dessous de la paroi postérieure du sinus transverse. Elles représentent ce que Debierre désigne sous le nom de « ligament péricardo- trachéai. (1) » Cet auteur ne dit pas que ce ligament est double. (1 ) Debierre. I.nc. ci/.
    De ces deux lames, l’une s’attache au rebord antérieur de la bifurcation de la trachée, l’autre, sur le rebord pos- térieur (Voir fîg. 10). Fig. 10 — Ligaments tracheo-péncardiques /. Trachée ; 2. Bronche droite: 3. Lame antérieure : i. Lame postérieure de ce ligament ; 5. Lamelle postérieure de dédoublement du ligament trachéo-broncho péricardique ; 6. Veine pulmonaire droite supérieure : 7. Œsophage : S. Aorte thoracique : 9. Bronche gauche : 10. Péricarde,
    La première passe en avant du groupe ganglionnaire' inter-trachéo bronchique, la deuxième recouvre la face postérieure de ce même groupe. Toutes deux se termi- nent sur le péricarde au-dessous de la paroi postérieure du sinus transverse. Ces lames trachéo-péricardiques présentent parfois deux particularités intéressantes. a) Elles s’étendent parfois assez loin, sur les côtés. Dans ce cas, leur attache supérieure se prolonge sur le bord inférieur des bronches ; le ligament devient alors ligament broncho-trachéo-péricardiquc. De plus, les deux lames passent alors l’une en avant, l’autre en arrière du groupe ganglionnaire interbronchique. b) Si le ligament présente des attaches bronchiques, la lame antérieure se dédouble très souvent avant d’attein- dre le péricarde ; des deux lamelles de dédoublement, l’une passe en avant, l’autre en arrière de la veine pulmo- naire supérieure. Cette double particularité se remarque sur la figure 1<>. E. Connexions du péricarde avec la gaine vasculaire. Comme l’affirment le professeur Charpy et son élève Bizo, la carotide, la jugulaire interne et le pneumogastri- que, sont englobés dans une gaine commune qui « a son autonomie fonctionnelle et anatomique » fl). Elle aecom- (1 ) Bizo. — Les gaines vasculaires. Thèse de Toulouse, 1896.
    pagne les vaisseaux jusqu’au péricarde ; f'ayel la consi- dère même comme une émanation du péricarde. On peut lui distinguer une portion cervicale et une por- tion thoracique. 1° Portion cervicale. —Malgré son autonomie, la gaine n’est pas isolée ; elle est unie en avant et en dehors au feuillet superficiel de l’aponévrose moyenne, en avant et (Mi dedans au feuillet profond de cette même aponévrose, en dedans à la gaine viscérale, en arrière à la lame trans- verse intermédiaire, à l’aponévrose prévertébrale et aux cloisons sagittales Chacune de ces formations aponévro- tiques s’unit à l’enveloppe vasculaire par des expansions tibreuses qui la renforcent. On connaît déjà ces expan- sions; nous les avons énumérées en étudiant les con- nexions supérieures du péricarde. Le système antérieur des aponévroses du cou se trouve ainsi relié indirecte- ment, il est vrai, au sac fibreux péricardique. Portion thoracique. — A l’entrée du thorax, la gaine vasculo-nefveuse adhère de chaque côté à la clavicule et à la première côte. Ixlle se divise ensuite pour former des enveloppes secondaires aux différents troncs arté- riels et veineux de la base du cœur. Chaque gros tronc se trouve avoir, de cette façon, une gaine spéciale qui se continue sans interruption avec la lame fibreuse du pé- ricarde. A droite, au niveau du confluent des deux troncs vei- neux brachio céphaliques, la gaine vasculaire envoie un repli fibreux qui se moule sur la veine mammaire droite et l’accompagne jusqu’à la paroi antérieure du thorax. Ce repli se fixe sur les deux premiers cartilages costaux et sur le bord droit du manubrium.
    l u repli analogue pari de la gaine du trône innoniiné gauche el accompagne la veine mammaire gauche. 11 adhère également au sternum et aux deux premiers car- tilages costaux. Ces deux replis sont, en quelque sorte, des rnéso déterminés par les veines mammaires et rattachant celles-ci à la paroi thoracique. Les gaines vasculaires se trouvent épaissies au-dessous du point de départ des replis, et l’épaississement aug- mente au fur et à mesure que l’on approche du péricarde. Ces méso fibreux sont renforcés, comme nous l’avons dit précédemment, par les parties latérales du feuillet profond de l’aponévrose moyenne. Enfin, rappelons que l’aponévrose thyro-péricardique, qui ferme en arrière la loge du thymus, se jette en bas sur l’enveloppe de chaque tronc brachio-céphalique vei- neux et sur celle du tronc brachio-céphalique artériel ; elle renforce ces enveloppes jusqu’au péricarde.