Dissertation sur les amputations des membres, à la suite des coups de feu. ... Soutenue à l'École de Médecine de Paris / par D. J. Larrey.

  • Dominique Jean Larrey
Date:
1803
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Credit: Dissertation sur les amputations des membres, à la suite des coups de feu. ... Soutenue à l'École de Médecine de Paris / par D. J. Larrey. Source: Wellcome Collection.

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    èt les extrémités froides ; enfin il mourut une heure après l’accident, comme je l’avais pronostiqué. Je fis l’ouverture de son cadavre em présence du citoyen Dubois, inspecteur des hôpitaux militaires de F armée des Pyrénées-Orientales, qui m’éclaira de ses lumières pendant une partie de ce siège. Je trouvai la peau intacte, les muscles, les apo¬ névroses, les nerfs et les vaisseaux qui répondent aux omoplates, rompus et déchirés, les omoplates fracassées, les apophyses épineuses* des vertèbres correspondantes du dos, et l’extrémité postérieure des côtes voisines fracturées , la moelle engorgée, le parenchyme des pou¬ mons en partie dilacéré vers les points correspondans, et un épanche¬ ment considérable dans les deux cavités de la poitrine. Le second canonnier périt des memes aceidens , trois quarts d’heure - après son entrée à Fhôpital. L’ouverture du cadavre me fit voir le même délabrement.* J’ai vu plusieurs cas semblables aux armées du Nord , et toutes les fois que j’ai voulu porter un peu loin mes recherches, j’ai toujours reconnu Faction immédiate du corps orbe , poussé par la poudre à canon. • SEPTIEME CAS, Lorsqu’un éclat d^obus , un biscayen ou une balle ont fracassé les extrémités articulaires, sur-tout celles qui forment l’articulation du pied ou du genou , et que les ligamens qui affermissent cette articu¬ lation ont été détruits , l’amputation immédiate devient alors indis¬ pensable. La même indication se présenterait, si le corps étranger s’était perdu dans l’épaisseur d’une des extrémités articulaires , ou se trouvait enclavé dans l’articulation , de manière à ne pouvoir en être extrait par les procédés simples et ordinaires. C’est le seul moyen de parer aux douleurs graves dont le fracas des grandes articulations est toujours suivi , de prévenir le spasme , les convulsions violentes , la fièvre aiguë , la tension considérable et l’in¬ flammation de tout le membre , où se formeraient bientôt des depots , des fusées. Les parties ne tarderaient pas à se désorganiser, elles tom¬ beraient dans un état de pourriture d’hôpital, tandis que la résorp¬ tion de la matière morbifique se porterait sur les organes pour en altérer ou pour en détruire les fonctions.