Des Indes à la planète Mars : étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie / par Th. Flournoy.
- Flournoy, Théodore, 1854-1920.
- Date:
- 1900
Licence: In copyright
Credit: Des Indes à la planète Mars : étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie / par Th. Flournoy. Source: Wellcome Collection.
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![preuves n’est absolument probante prise isolément, mais- leur frappante convergence vers un même résultat donne k leur ensemble un poids nouveau, considérable, qui fait pencher la balance à mes yeux — en attendant une oscil- lation inverse si l’on arrive un jour à détruire cette conver- gence ou à l’expliquer par une commune source d’erreur. Je comprends fort bien, d’ailleurs, que ceux pour qui la télépathie reste un principe mystique et hétérogène à nos conceptions scientifiques lui fassent une opiniâtre résis- tance; mais, pour moi qui n’y vois rien d’étrange, je n’hé- site pas à l’admettre, non — est-il besoin de le répéter ? — comme un dogme intangible, mais comme une hypothèse provisoire, correspondant mieux que toute autre à l’état actuel de mes connaissances, assurément bien incomplètes, dans ce département des recherches psychologiques. Bien que prédisposé en faveur de la télépathie, je n’ai pas réussi à en trouver des preuves éclatantes chez ]\Ille Smith, et les quelques expériences que j’ai entreprises avec elle sur ce sujet, n’ont rien eu d’encourageant. J’ai essayé plusieurs fois d’impressionner Hélène à distance, de lui apparaître par exemple le soir, lorsque je pense qu’elle est ren- trée à son domicile, distant du mien d’environ un kilomètre. Je n’ai pas obtenu de résultats satisfaisants, car mon seul cas de réussite frappante, perdu au milieu d’une foule d’insuccès, s’explique aussi bien par une pure coïncidence lorsqu’on tient compte de toutes les circonstances accessoires, et il ne mérite pas les longueurs où m’en- traînerait sa narration. En fait de télépathie spontanée, quelques indices donneraient à penser que Mlle Smith subit parfois mon influence involontaire. Le plus curieux est un rêve (ou une vision) qu’elle eut de nuit, à une époque où je tombai subitement malade pendant une villégiature à ment affaire — peut-être même jamais — à une preuve absolument mauvaise ou absolument bonne, et, par conséquent, d’un poids nul ou infini. Toutes nos preuves sont relatives, d’un poids fini et variable, et chacune doit être étudiée concrètement, en elle-même et dans ses relations avec les autres. De même pour les réfutations ou preuves contraires. Nous ne sortons pas des probabilités. Et de la réunion de plu- sieurs preuves isolément médiocres peut fort bien jaillir une preuve nouvelle, une probabilité supérieure, une quasi certitude — tout comme aussi, dans d'autres cas,, un affaiblissement réciproque, une contradiction qui les ruine; cela dépend de leur nature et de leurs connexions, et l'on ne peut rien dire de général là-dessus. C’est l’examen concret et détaillé des multiples arguments de faits, pour et contre la télé- pathie, qui, actuellement, me paraît aboutir à une forte résultante pour.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b29009674_0381.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)