Des Indes à la planète Mars : étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie / par Th. Flournoy.
- Flournoy, Théodore, 1854-1920.
- Date:
- 1900
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Credit: Des Indes à la planète Mars : étude sur un cas de somnambulisme avec glossolalie / par Th. Flournoy. Source: Wellcome Collection.
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![intéressant et y avait ajouté en marge une annotation au crayon noir. Hélène lut rapidement ledit article chez elle, pendant son repas de midi, mais ne prit pas la peine de lire l’annotation au crayon noir, faute de temps. Rentrée au bureau, elle se remit au travail. Cependant, à 3 h. %, ses yeux tombèrent sur l’annotation du jour- nal, et comme elle prenait sa plume pour faire des calculs sur un block-notes, « je ne sais, m’écrit-elle, ni comment ni pourquoi je me mis à dessiner sur le talon de ce block une tête d’homme tout à fait inconnue de moi. En même temps, j’entendis une voix d’homme d’un timbre assez élevé, plutôt clair et harmonieux, mais, malheu- reusement, je n’en pus comprendre les paroles ; et je me sentis vive- ment portée à courir montrer ce dessin à M. Balmès, qui l’examina et parut consterné, car cette tête dessinée à la plume n’était autre que celle de l’ami qui lui avait prêté le journal marqué au crayon ; la voix, l’accent français, étaient à ce qu’il paraît tout à fait exacts. . . Comment se fait-il qu’à la simple vue d’une annotation, je me sois trouvée en communication avec un inconnu?. .. M. Balmès, en pré- sence de ce curieux phénomène, se hâta de faire, le soir même, une visite à son ami, et apprit qu’à l’heure où moi, tout à fait inconnue de ce dernier, je m’étais mise à dessiner son portrait, il était ques- tion de lui [M. Balmès] et qu’une discussion, sérieuse même, était engagée à son sujet [entre M. X. et d’autres personnes]. » On peut, à la rigueur, réduire ce cas à des explications nor- males en supposant : i° qu’au cours du séjour que M. X. venait déjà de faire à Genève, MIle Smith (sans d’ailleurs le remarquer ni s’en souvenir consciemment) l’aurait aperçu se promenant dans la rue avec M. Balmès ; en sorte que le journal, qu’elle savait avoir été prêté à M. Balmès par un de ses amis inconnu d’elle, aurait réveillé, grâce à une induction subconsciente, le souvenir latent de la figure et de la voix de l’inconnu déjà rencontré avec lui. 20 Qu’il n’y a qu’une coïncidence fortuite dans le fait que M. X. parlait précisé- ment de M. Balmès à l’heure où Hélène traçait la figure et entendait la voix dudit M. X. dans un accès d’automatisme déclanché par la vue de son annotation sur son journal. Dans l’hypothèse télépathique au contraire, les choses se se- raient passées à peu près ainsi : La conversation de M. X. (point du tout calme, paraît-il, mais au contraire fort vive et agitée) au sujet de M. Balmès, aurait impressionné télépathiquement ce dernier (*) et réveillé subliminalement en lui le souvenir de M. X.; à son tour, M. Balmès, sans s’en douter le moins du monde consciemment, au- rait transmis ce souvenir à Mlle Smith, déjà prédisposée ce jour-là P) Il est à noter que M. X. a une forte influence hypnotique sur M. Balmès «et l’a souvent endormi avec la plus grande facilité.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b29009674_0383.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)