Licence: In copyright
Credit: Tics / par Henry Meige. Source: Wellcome Collection.
Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.
15/42 (page 13)
![se déconcertent pour un rien. Leur affectivité est très capricieuse, ils ont des passions vives, brèves, étranges. L’irrégularité et l’insuffisance du contrôle cortical favorisent l’apparition et le développement des idées fixes, des impulsions, des obsessions. De fait, on retrouve chez les tiqueurs tous les modes et tous les degrés de ces trouldes mentaux. Leur coexistence avec les tics est importante à con- naître car les actes moteurs intempestifs sont très souvent reliés à ces troubles psychiques. Les rapports des tics avec les obsessions ont été fréquemment signalés (Pitres et Régis, Mcige et Feindel, Noguès). Tout un groupe de tics méritent le nom de tics obsédants. Dans bien des cas on retrouve d’ailleurs les caractères d’irrésistibilité des impulsions et des obsessions, le besoin prémonitoire et la satisfaction consécutive. Souvent même l’afi'ection prend un caractère angoissant. Les relations entre le tic et l’obsession sont variables L Lc§ deux affec- tions peuvent s’observer isolément ou simultanément chez les membres d’une même famille. Chez un même individu le tic et l’obsession existent parfois indépendamment l’un de l'autre, sans qu’aucun lien les rattacbe l’une à l’autre. Mais souvent aussi ces deux phénomènes ont entre eux des relations intimes. Tantôt c’est l’obsession qui donne naissance au tic, tantôt au contraire c’est le tic qui donne naissance à l’obsession. Il peut arriver que l’acte moteur par sa répétition incessante devienne une véritable obsession, et de ce fait le tic tend à s’invétérer et à s’aggraver. Une foule d’autres singularités psychiques ont été signalées chez les tiqueurs ; le doute, le scrupule, et toutes sortes de manies : l’amour exagéré de l’ordre, l’arithmomanie, l’onomatomanie, la « folie du pourquoi », etc. Les phobies abondent; toutes peuvent engendrer des tics ou coexister avec des tics. La plus fréquente est la nosophobie, sous toutes ses formes. Les tiqueurs ont fréquemment une tendance excessive à s’analyser (intros- pection) et c’est là l’origine d’une foule d’idées mélancoliques et hypocon- driaques. Mais, encore une fois, aucune de ces manifestations psychopa- thiques ne leur est propre. Leur recherche est cependant indispensable ; on doit étudier avec le plus grand soin l’état mental d’un liqueur, car ses gestes intempestifs ont souvent une relation très étroite avec ses troubles mentaux. Au point de vue diagnostique, pronosli(]ue et thérapeuti(iue, la connaissance de ces derniers ne doit jamais être négligée. Dans quelques cas, on peut voir coexister avec les tics des troubles mentaux plus graves encore, des hallucinations, des délires, auxquels les tics se rattachent plus ou moins directement. Joffroy a fait ressortir la coexistence très fré(iuente des troubles mentaux avec les affections nerveuses qui s’accompagnent de troubles moteurs (chorée de Sydenham, chorée d’Huntington, maladies de Parkinson, de Tliomsen, de Friedreich, syringomyélie. amyotropbies, tics); il a proposé 1. Pitres et Régis, Les Obsessions et les Impulsions, Paris, 1902, Doin, édit. — Henaut, Contribution à l’étude des tics obsédants, thèse de Bordeaux, 1903.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22397863_0017.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)





