A public hanging in Trebizond. Wood engraving by Ch. Barbant after Th. Deyrolle.
- Deyrolle, Théophile, 1844-1923.
- Date:
- [1875]
- Reference:
- 582014i
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Description
"Je me reposai quelques jours à Trébizonde. Un matin, en me mettant à la fenêtre, mes regards furent attirés par une foule de gens qui entouraient le cadavre d'un nommé Koutchour-Oglou-Hussein, pendu haut et court en punition de ses crimes. Le matin avant le jour, les zaptiés de la prison étaient venus le réveiller sous prétexte de le conduire à Constantinople, et ils le menèrent, fortement garrotté, sur la place du Giaour-Meïdan. A la première heure du jour, on le suspendit à une potence improvisée, faite de quelques pièces de bois soutenues par les branches d'un olivier. Pendant l'exécution un juge avait lu à haute voix la sentence, que l'on attacha ensuite sur la poitrine du condamné. Koutchour-Oglou-Hussein, natif de Tripoli, avait été marin. Condamné pour mauvaise conduite aux travaux forcés, il s'était évadé de l'arsenal militaire de Constantinople et était revenu dans son pays natal, où il avait commis plusieurs crimes. Traqué par la police, il s'était enfui dans la montagne et était devenu le chef d'une bande de cinq ou six individus. Pendant neuf années, il avait été la terreur des habitants de la ville et de la vallée de Tripoli, menaçant de mort quiconque le dénoncerait et tuant sans pitié tous ceux qui tentaient de se défendre lorsqu'il les dépouillait. Il connaissait tous les sentiers et toútes les retraites de ce pays escarpé et coupé de vallées profondes. Aussi, quoique sa tête eût été mise à prix, quoique des sommes considérables (plusieurs centaines de mille piastres) eussent été dépensées pour l'atteindre, malgré les recherches incessantes et l'infatigable poursuite que lui faisait en personne le moutévéli zaadé Achmet-Effendi, alors caïmakan de Tripoli, il aurait peut-être toujours échappé à la justice sans le courage d'une femme. Un an avant son exécution, Koutchour-Oglou-Hussein était venu à Tripoli, attiré par la passion qu'il avait conçue pour la femme d'un habitant. La nuit, il avait pénétré dans sa maison, qui était isolée, et lui avait ordonné de le suivre; le mari ayant voulu la défendre, il l'avait tué à coups de poignard. Pendant ce temps, la femme s'était réfugiée dans une écurie. Hussein l'y avait poursuivie et avait essayé d'enfoncer la porte derrière laquelle la malheureuse s'était blottie. Déjà cette porte cédait sous ses efforts et il avait saisi les vètements de sa victime, lorsque celle-ci, trouvant à la portée de sa main une hache à fendre du bois, assena sur la tête du brigand un vigoureux coup qui le fit tomber. La courageuse femme sortit en poussant des cris qui attirèrent des passants, et l'on se saisit du meurtrier encore évanoui. Ces montagnards ont la vie dure, et, malgré son horrible blessure dont on apercevait encore la cica- trice après sa mort, Hussein ne tarda pas à retrouver ses forces mais on ne le laissa pas échapper: son procès s'instruisit, et l'on parvint à se rendre maître de sa bande. Reconnu coupable d'avoir commis de sa main dix-neuf assassinats suivis de mort, et de nombreux vols, il fut condamné. Le cadavre resta la plus grande partie de la journée exposé sur la place publique. La foule qui venait le regarder ne paraissait pas très-émue; les conversations étaient animées et les physionomies exprimaient une sorte de joie."--Deyrolle, op. cit. pp. 18-19
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