Discours sur Philippe Pinel, son école, et l'influence qu'elle a exercée en médecine : prononcé devant la Société médicale d'émulation de Paris, dans sa séance publique du 5 décembre 1827 / par I. Bricheteau.
- Isidore Bricheteau
- Date:
- 1828
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Credit: Discours sur Philippe Pinel, son école, et l'influence qu'elle a exercée en médecine : prononcé devant la Société médicale d'émulation de Paris, dans sa séance publique du 5 décembre 1827 / par I. Bricheteau. Source: Wellcome Collection.
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![la médecine française. Corvisart, né pour la pratique de l’art, a laissé de grands souvenirs, d’utiles perfectionneinens; c’était un homme d’une merveilleuse pénétration, d’une profonde sagacité, mais il ne réunissait pas toutes les qualités qui con- stituent le chef d’école ; il manquait de ce savoir profond, je dirais presque universel, et de cette grande capacité que possédèrent Stahl et Boerhaave, qui brillaient dans Pinel, et dont notre vénérable président1 offre aussi le rare assemblage. Ce n’est point aux premières années de son séjour a Paris (de t 7 7 a 1780) qu'il faut remonter pour apprécier le génie de Pinel et l’influence qu’il a exercée sur la science médicale. Peu connu alors , quoique très-digne ds l’être, ayant fait, comme il le disait lui-même, d’assez médiocres éludes à Toulouse, puis a Montpellier, il s’appliqua à refaire son instruction médi- cale, autant que cela était possible a un médecin proprement dit, dans un temps où le célèbre Desault était le seul homme de l’art digne d’attention dans la capitale du monde savant. Pinel, a l’exemple peut-être de ce grand chirurgien , qui avait cultivé les mathématiques avant l’art de guérir, se persuada de plus en plus qu’un moyen infaillible d’avoir un esprit juste et un ju- gement sûr, était de se former aux études exactes et rigou- reuses , avant de se lancer dans le champ des connaissances douteuses et conjecturales; il continua donc de s’adonner a la culture et même à l’enseignement des mathémathiques, qui étaient d’ailleurs pour lui une ressource précieuse. Pinel joignit bientôt à l’étude des mathématiques celle de la zoologie et de l’anatomie comparée , sur lesquelles il publia quelques travaux remarquables 1 qui suffirent dans la suite pour lui ouvrir les portes de l’Institut, où il succéda à M. Cuvier dans la section de zoologie, de la classe des sciences physiques et mathématiques, dont ce dernier venait d’être nommé secrétaire perpétuel. Ainsi grandissait un talent élevé, qui n’attendait qu’une occasion favorable pour se montrer au grand jour. Cette occasion ne pouvait tarder à s’offrir dans un temps où la révolution française commençait à ouvrir une cieux rapprochement enLre la structure différente et les différentes affections des membranes : c’est en lisant son ouvrage, que l’idée de celui-ci s’est présenté à moi, etc. » (Bicliat, 7'railé des diverses mem- branes en général et en particulier. Paris, an xi [1802], pag. 5, édit, de M. Husson.) 1 Le célèbre professeur Chaussier, qui présidait la séance. * Dans le Journal de Physique et les Mémoires de la Société médt- cal^ d’Emulation.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22420319_0008.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)