Le nature et le traitement de l'hémophilie / par P. Nolf.
- Nolf, Pierre, 1873-1953.
- Date:
- 1908
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Credit: Le nature et le traitement de l'hémophilie / par P. Nolf. Source: Wellcome Collection.
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![75 i Un autre caractère de l’hémophilie familiale,'-c’est que l’hémorragie y est toujours traumatique, tandis que dans les états purpuriques, elle est spontanée (LabbÉ). Quand ce signe est net, il peut évidemment servir au dia- gnostic différentiel, mais il n’est pas suffisant à lui seul. C’est de l’hémophilie familiale qu’il sera question dans cet article. Pendant longtemps, on à cru que le sang extravasé d’un' -hémophilique se coagule normalement. .Quand on examine chez lui une plaie qui saigne, on constate habituellement la formation de petits caillots sur les lèvres de la plaie. Recueille-t-on le sang qui s’échappe, on le voit se solidifier dans les: délais normaux. Ce n’est que récemment (1904) que SAHLI a. attiré l’atten- tion sur le long retard que peut mettre à se solidifier du sang d’hémophilique. Si l’on s’était efforcé de recueillir du sang pur, on se. serait aperçu plus tôt de cette particularité. Comme il a été dit, le contact des corps étrangers, surtout celui des lèvres de la plaie, est un stimulant puissant de la coagulation. Quand on veut obtenir et-observèr, du sang pur, il faut à' tout prix éviter cette influence. Pour cela, il n’y a chez l’homme, comme chez l’animal, qu’un moyen : celui d’aller puiser directement le sang dans les vaisseaux. - Weil le. premier a prélevé le sang en l’aspirant par une aiguille piquée dans une veine. Le sang ainsi recueilli chez l’hémophilique se coagule tardivement, dans un cas après neuf heures seulement. A quoi est due cette lenteur de coagulation? Quand on.dosé dans le sang d’un hémophilique les seuls, éléments qui, dans la théorie classique, concourent à la coa- gulation du sang, on trouve : i° une quantité normale de fibrine, 2° des propriétés coagulantes du sérum issu du cail- lot, 3“ une teneur normale en chaux. Au point de vue morphologique, les hématoblastes (pla- quettes) sont abondants, ils ont un aspect-normal (S.AHLI, WEIL). Les leucocytes Seraient moins nombreux que norma- lement et l’on constaterait habituellement une mononu- cléose relative (SAHLI, Weil). Avec ces propriétés, le sang des hémophiliques familiaux devrait se coaguler. Pourquoi s’obstine-t-il, narguant la théorie, à rester fluide? WEIL s’est demandé si le sang des hémophiliques ne con- tenait pas une substance anticoagulante. 'Il a mélangé le sérum de l’Un de ses malades à du sang normal avant coa- gulation et aurait constaté un retard considérable (une heure et demie) de la prise,en caillot.'Cette observation est unique; le résultat en est tout à fait anormal et en désaccord avec tout ce que l’on sait de la physiologie'du sang: Un certain nombre de plasmas animaux peuvent s’oppo- ser à la coagulation du sang normal auquel on les mélange, et lé plus anticoagulant de ces liquides est le plasma de peptone, c’est-à-dire le plasma de chiens auquels on a fait une injection intra-veineuse brusque de peptohe. Mais, si par un moyen ou l’autre, on fait coaguler un tel plasma, si, en d’autres mots, les influences coagulantes prennent en lui la prépondérance sur les influences anticoagulantes, toute propriété anticoagulante disparaît. Le sérum issu d’un tel milieu n’est plus anticoagulant comme l’était le plasma. Il est coagulant (Nolf). On comprend qu’un plasma puisse être anticoagulant, on comprend difficilement qu’un sérum le soit. J’ai eu l’occasion; RY, qui a bien voulu l’hôpital de Bavière, sang prélevés à des publie dès aujourd incomplets de ces e: recherches soient intf parce que, d’autre pa qu’ici, quelques doru praticien. (A suivre). race à l’obligeance de M. le Dr Her- faire pour moi quelques prises de sang à des malades soijj lés dans le service de médecine de d’examiner quelques échantillons de hémophiliques familiaux avérés. Je hui succinctement les résultats très amens,. parce qu’il se peut que ces rrompues pendant un temps, très long, résulte de ce que j’ai pu voir jus- ées qui peuvent intéresser le médecin Dr P. Nolf. Le traitement de la maladie de Basedow Avant d’entreprendre fin exposé des différentes mé- thodes de traitement qui ont été préconisées dans la mala- die de Basedow, il . est utile de passer en revue lès théories qui ont été successivement émises dans le but d’expliquer les symptômes principaux observés dans cette affection : tuméfaction du corp;: thyroïde, tachycardie, exophtalmie. Les traitements tour l tour proposés pour amener une amé- lioration de ces symptômes dépendant en effet, dans Une large mesure, de la® anception que se faisaient les auteurs de la pathogénie de-'ÎLiffection. La plus ancienne tlœorie classait l’affection dans la série des dyscrasies sanguEês. Pour Basedow, le goître exoph- talmique était analoslè à la chloro-anémie, quoique cette théorie pût difficilement expliquer les symptômes princi- paux de l’affection, têls que la tuméfaction du corps thy- roïde., ou l’exophtalmië. Aussi,'la théorie attribuant l’affec- tion à un trouble du'fonctionnement du système nerveu; rencontra-t-elle imm®ïiàtement beaucoup plus de parti- sans, en expliquant, pair l’altération du sympathique cervi- cal et de ses ganglions, les caractères de la maladie. On crut même pouvoir expliquer la tachycardie par. une alté- ration du. pneumogaÉæiïjue amenant un trouble de son fonctionnement commejjierf modérateur du cœur. On pensa ensuite que la lésion.pouvait siéger dans le bulbe même, lorsque Filehne et l'urdusi eurent montré la possibilité de .reproduire, chez les animaux, les symptômes. du goître exophtalmique, en lésant certains points de la moelle allongée. Buschan classa ensuite l’affection dans la série des névroses. Enfin,- dans ces derniers temps, oh émit l’hypothèse que la lésion essentielle siégeait, en réalité, dans le corps thy- roïde lui-même. Aprèsjqüe le s recherchés de Kocher eurent attiré l’attention sur les troubles apportés dans l’économie à la suite de l’extirpation du corps thyroïde, les travaux de Gauthier et de von Moebius montrèrent que la glande thy- roïde jouait un rôle remarquablement important dans le maintien de l’intégrité des fonctions organiques. On pensa donc qiie cette glandej'febriquait et déversait, dans l’orga- nisme, un produit de-Jsecrétion intime absolument indis- pensable, comme le prouvait la cachexie caractéristique qui ,anparaissait dès que fl produit venait à manquer, par exemple, après l’extirpation de la glande, On admit que cette substance jouaiçflipj.rôle actif dans les échanges, ou neutralisait certains pfojifits toxiques formés dans l’orga- nisme. On en conclu^feturellement que la maladie de il devient « Praktikant ». Les Praktikant ne jouissent d’autres avantages que d’être appe- lés chacun à leur tour à examiner -un malade, en présence du reste des Praktikant et des auditeurs, et à répondre aux questions que le professeur leur pose1; mais oomme les Praktikant sont nombreux, le tour de chacun ne revient qu’un très petit nombre de fois. Inutile d’ajouter -que le Praktikant, très in- commodé de son nombreux auditoire, exa- ■ hùn’e très mal le cas qui lui est soumis, et qüe les auditeurs entendent parler de râles et de souffles, mais n’en apprennent pas long. Rares sont les universités où les étu- diants se voient assigner à tour dé rôle des ; malades qu’ils doivent suivre pendant leur séjour à la clinique. Quelle différence, avec l’accueil fait en Belgique aux étudiants dans les cliniques ! Chez nous, l’entrée des salles est libre pour les étudiants. De plus, le jeune étudiant -peut s'engager comme externe dans un service, où les conseils amicaux des in- ternes et assistants l’aideront à vaincre rapi- dement les difficultés du début, et où le voisinage immédiat et quotidien du chef de service développera ses facultés d’observa- tion et de perspicacité. Chez nous, les étu- diants arrivent en contact avec les malades, ils peuvent 'Contribuer à* les soigner, et le vieil adage est toujours vrai : c’est en for- geant que l’on devient forgeron. En Allemagne, les étudiants peuvent également prendre du service, comme » fa- rnulus », mais ils ne le font guère, d’abordj parce que le programme des cours qu’ils ont à suivre est extraordinairement chargé et ne leur laisse guère de. loisirs, mais, aussi parce que comme famuius iis ont bien peu de - latitude. La plupart des services, en effet, regorgent d’assistants et d’assistants volontaires, (l’ai séjourné dans une clinique ophtalmologique, où le nombre des malades à soigner est très restreint et où il y avait un premier assistant, trois assistants attitrés et quatre assistants volontaires, sans compter un personnel d’infirmiers admirablement Oh a si bien compris, en Allemagne, cette lacqne de l’enseignement médical, qu’on a- essayé de la combler par l’institution de l’année de stage pratique.: les médecins ayant obtenu leur diplôme final doivent faire un stage pratique d’un an avant de pouvoir exercer la médecine. Le tiers au moins de ce stage doit être consacré à la pratique de la médecine interne. Comme les cliniques uni^^S|iires seraient insuffisantes pour rece- voir tousjles stagiaires, on confie à des hô- I itabx non universitaires le soin de préparer les (jeunes diplômés à la pratique médicale. L’auffiée de stage m’a paru ne rencontrer quel bien peu de sympathie en Allemagne et spmble être prise bien peu au sérieux. Lès jeunes stagiaires ne rencontrent pas touijmfs des chefs de service suffisamment préparés pour les initier convenablement à là -pratique de la médecine. Très sou- vent des appointements sont offeTts aux sta- giaipes.en échange de leurs services, et le jeune médecin se laisse entraîner, pour toucher de forts émoluments, à accepter une placbjde stagiaire clans un service peu favo- rablêïyà ^achèvement de son éducation. D’ailleurs, si même l’année de stage pratique De prêtait pas à des abus, vaudrait-elle la tratitrue régulière de trois années dans dif- férents services, telle qu’elle peut être faite chez] nous par l’étudiant qui veut s’en donner la peine? Je pense que non, et pour ma part, je n'ai jamais, à aucun moment, en Allema- gne,! eu à rougir de mon bagage de eon- decipe allemand succombe, c'est la surcharge](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22418313_0005.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)