De l'hématome du scrotum (hématocèle pariétale des auteurs) / par Mathieu Baseil.
- Baseil, Mathieu.
- Date:
- 1890
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Credit: De l'hématome du scrotum (hématocèle pariétale des auteurs) / par Mathieu Baseil. Source: Wellcome Collection.
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![tumeur volumineuse qui occupe la plus grande partie des bourses et qui paraît englober le testicu]e dans sa masse. 11 l’attribue au froissement de ces parties, qui aurait eu lieu, il y a quinze mois, à la suite d’une secousse assez forte qu'il éprouva en sortant de son lit. La douleur qu’il ressentit fut vive ; elle disparut néanmoins assez promptement, mais du gonflement lui succéda. La tumeur a maintenant le volume d’une grosse orange ; elle est dure, sans changement de couleur à la peau, indolente k la pression. On croit sentir à sa partie centrale une fluctuation obscure qui dénote l’existence d’une certaine quantité de liquide; il n’y a cependant aucune transparence lorsqu'on la place entre l’œil et la lumière ; le testicule ne fait aucune saillie appréciable. Elle serait donc formée de parties solides et de parties liquides (hydro-sarcocèle des auteurs). Le cordon des vaisseaux spermatiques ne présente aucune trace d’engorgement. L’état général du malade est du reste excellent ; il n’a jamais eu d’affections véné- riennes. Les principales fonctions de l’économie s’exécutent bien ; malgré son âge, il est actif, laborieux, plein de force et d’énergie, et il souscrit à l’avance à tout ce que l’on fera pour le débarrasser de sa tumeur. Cette affection me paraît être produite par une dégénérescence du testicule ou de ses enveloppes ; je ne crois pas cependant qu’elle soit de nature cancéreuse. L'état général de C... est excellent, le canal déférent est dans un état d’intégrité parfaite. Néanmoins, la castration est le seul moyen de l’en débarrasser. 11 fallait avant tout évacuer le liquide, afin de mieux juger du volume des parties solides. Le 15, une ponction est pratiquée à la tumeur; un demi-verre d’une sérosité* louche et sanguinolente s’échappe par la canule du trocart ; elle s’affaisse aussitôt et perd à peu près un tiers de son volume. J.e malade, satisfait de ce résultat et n’ayant du reste éprouvé jusque là d’autre incommodité que celle que la tumeur déterminerait par son poids, demande à quitter l’hôpital, d’où il sort le 19. Il était facile de prévoir qu’il y rentrerait bientôt. Nous le revoyons en effet dans les premiers jours de septembre de la même année. La tumeur se présente avec les mêmes caractères ; elle n’est ni plus grosse ni plus douloureuse que la première fois ; mais elle ne pouvait disparaître sans une opération. Tout est donc disposé pour la castration, qui doit être pratiquée le 9 septembre. Une première incision dirigée de haut en bas, suivant le grand diamètre de la tumeur, la met à découvert dans toute son étendue. Les téguments sont détachés à droite et à gauche ; mais avant de pousser plus loin la dissection, je plonge le bis- touri à sa partie centrale, afin de bien établir la nature des parties divisées. Quel n’est pas mon étonnement en voyant jaillir un flot de liquide d’un rouge sombre, ressemblant à de la lie de vin. J’agrandis l'incision, et je mets à découveit une cavité dont les parois, inflexibles à la manière d’une coque, sont épaisses, consti- tuées par un tissu fibro-cartilagineux très-dense et tapissées à leur face interne par un produit pulpeux de couleur grisâtre. Quelques concrétions calcaires sont dissé- minées par places et feraient croire à un commencement d’ossification.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22291064_0241.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)