Gheel est un asile patronal : et nullement une colonie, moins encore un établissement d'aliénés / par le docteur Mundy.
- Mundy, Jaromir, Freiherr von, 1822-1894.
- Date:
- 1860
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Credit: Gheel est un asile patronal : et nullement une colonie, moins encore un établissement d'aliénés / par le docteur Mundy. Source: Wellcome Collection.
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![N’EST PAS UNE COLONIE MOINS ENCOIIE UN ÉTABIJSSEMENT D’ALIÉNÉS. Jusqu’à présent on a toujours nommé Glieel ime colonie iValiéncs, et le système suivi à Gheel, le syslème des colonies d’a- liénés. Il en a été ainsi de tous les auteurs qui se sont occupés de cette question et de nous-méme, en dernier lieu, dans un mé- moire publié il y a peu de temps (1). 3fais après des études intimes de deux mois que nous venons de faire à Gheel, nous pro- clamons avec le poète : « Grise est toute théorie, et vert, l’arbre d’or de la vie ! » Examinons d’abord la signification ver- bale de l’expression « colonie. » Les expressions, la colonisation, les co- lonies (provenant du mot latin colonia, co- lère) et de là les colons (coloni), c’est-à-dire cultivateurs [à Gheel tout au conti'aire nourriciers], sont prises [aussi par leur con- tenu] (2) et entendues par le grand public, dans un tout autre sens que devrait être comprise la soi-disant colonie de Gheel. Ils attachent généralement ces mots à des émigrants de leur propre pays, qui dans un pays étranger s’établissent sous ^ certaines conditions, qui doivent être ob- servées scrupuleusement de part et d’au- tre. — Ces conditions contiennent en prin- cipe des prestations et des obligations dont les liens sont presque toujours très-durs et très-difficiles ci rompre. Ainsi, il est connu que l’expression de colonie est usitée pour diverses institutions et exploitations agricoles, par exemple : Merxplas (dans la province d’Anvers); pour <lcs colonies destinées aux jeunes délin- (1) Voir le Journal de mcdecine public par la Société (les sciences médicales et naturelles de llruxellcs, cahier de mai tSGO, page 4-51 et suiv. (2l K Colonia est villa seu villula cum modo agri » quantum colonus iiiius colere polcst. Aliis est » habitacuium rusticum cum sufllcienli prædio » ml alendum colonuin vcl familiam ruslicarn. » (Du Cance, p. M, t. II.) Colonie se dit d’une réunion d'hommes sortis d un pays pour aller en habiter un autre; et, quants, comme Mettray en France, ou af- fectées à la mendicité, comme ci-devant Wortel, en Belgique (injustement intitulée : Colonie libre). Nous citerons encore les co- lonies pour les criminels tant politiques que autres, par exemple : Botany-Bay, Lambessa, Cayenne, Noukahiva, etc., etc. Outre ces colonies créées et soutenues par l’Etat, nous savons tous que pareille- ment l’Etat et des sociétés ou des particu- liers organisent des colonies pour l’agricul- ture, ou l’exploitation des mines de char- bon, de sel, d’or, de plomb, de mercure, de soufre, etc., etc. Toutes ces colonies et les colons, qui avec leurs familles y sont établis, ont des règlements disciplinaires très-précis, puis il y existe encore le contrat que lie les co- lons à leur seigneur.-.,. Les colonies pour les criminels, pour la mendicité, etc., sont très-sévèrement gouvernées et militairement occupées. C’est donc en complète opposition .avec ce qu’on pratique à Gheel, déjà depuis des siècles ! Là, au milieu de leur propre famille, en pleine liberté, sans la moindre con- trainte aux travaux de quelque sorte qu’ils puissent être, les habitants de cette commune, tant bourgeois que pay- sans, soignent et nourrissent dans la ville et dans quatorze hameaux de la campa- gne (d’une étendue diamétrale de 9 lieues avec U ,000 âmes)/»OM?* une assez modique indemnité, annuellement à peu près un mil- lier d’aliénés, dont au moins vingt sur cent par extension, rie la population nui s’est formée et qui se perpétue clans le lieu de leur établis- sement. (Dicl. de l’Acad.) « Coloni sunl cultcjres advenœ dicti a cultura » agri; siint enim aliiinde venienles atqnc alie- » nimi agruin Iqcatuin lenenles ac debeiites con- » ditionem^ genilali solo propter agriculliirain » sub dominio possessoris pro eo quod iisloealiis » est fundus (Isipouus, lib. 9, cap. Il, et exeo » Papias). Coloni —vici iiuîolæ — servi (7r»fluixov » servus) nécessitas fccil. » (Salvianus.)](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22343763_0005.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)