Lettre sur Minerve ou sur la lumière première, adressée à MM. les auteurs du Journal des Sçavans / [Dupuis].

  • Dupuis, 1742-1809
Date:
[1780?]
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Credit: Lettre sur Minerve ou sur la lumière première, adressée à MM. les auteurs du Journal des Sçavans / [Dupuis]. Source: Wellcome Collection.

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    [ la lumière qui éclaire tous nos efprits, la fource 6c la plénitude des lumières intelligentes. Donc Minerve ou la Déeffe Lumière fut l’intelligence même du premier principe , l’intelligence univerfelle 6c la fageffe qui pré¬ fixe à l’ordre & à l’arrangement du monde. C’eff ainfi que les anciens Théologiens la définif- foient. Minervam, dit Athénagore, vientem dicunt per omnia exten- fam. [i] Proclus, dans fon Commentaire in Timeum pag. 30, l’appelle l’Ar- tifte viiible 6c invifible qui pré- fide au Ciel, & à la force harmo¬ nique qui meut l’univers. Elle eft cet opifex intdltclus dont parle Jamblique C. 39 , qui prend divers noms fuivant fes différen¬ tes fondions , tels que ceux de Vulcain ou Feu artifte. Ici c’eff la Divinité Hemphéta, que la Dodrine Hermétique plaçoit pour Ducem Diis tzthertis , empyreis , &- cœlejlibus , quan ait ihtdUclum ejfe fe ipjum intelligentem & in fe intel- ligentias convcrtentem. Les Chinois en ont les mêmes idées. Dans la fête qu’ils célè¬ brent en honneur du Génie du Feu , ils écrivent fur une feuille de papier rouge ces mots : « Au vrai » Gouverneur du Ciel, de ia terre, » des trois limites , 6c des dix » mille intelligences». Ce qui ne peut s’adreffer qu’à la Déeffe dont [1] Orphée appelle cette lumière lcplus ancien de tous les Etres. Un ancien Oracle l’appelle Confeil, fource de vie, &c. DamasciüS î ] parlent Proclus ôc Jamblique , c’eff à-dire à Minerve , ou au feu éther lumineux. Ducem Diis œthe- reis , empyreis & cœlejlibus. C’eft à ce Dieu Hemphéta que la chouète étoit confacrée , comme nous le dit Ab.nephius Arabe. ( (Edip.~ Kirk. ic)6'.) 6c en effet il étoit naturel de confacrer à cette lumière première qui brille au fein de l’abîme ôc des ténèbres du chaos , le feul des oifeaux qui, comme elle , n’emprunte rien de la lumière du foleil, 6c eft à lui-même fa lumière au fein des ombres de la nuit. Minerve confidérée comme la lumière intelligente préffda à tous les Ouvrages qui fuppofent l’in¬ telligence , aux Arts , aux Scien¬ ces , aux fages confeils, ôc elle eût fur la lumière de l’efprit le même empire qu’elle exerçoit fur la lumière qui agit furies organes du corps. Nous voilà arrivés au point 011 la clef Affronomique devient indifpenfable pour appercevoir la raifon des autres attributs de cette Divinité. Portons donc nos regards vers le Ciel des fixes, ôc fur le Ciel planétaire, qui achèveront de nous donner l’intelligence des caractères myfférieux nui expri¬ ment fa nature. Dans quelle par¬ tie du Ciel fixerons-nous fon prin¬ cipal liège , ôc la fource d’où jaillit fa lumière pour fe diftribuer dans les fept corps lumineux qui cir¬ culent dans le zodiaque ? Natu¬ rellement ce doit être au point équinoxial de printems. C’eff de-