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Traité élémentaire et pratique de pathologie interne / [Augustin Grisolle].
- Grisolle, A. (Augustin), 1811-1869.
- Date:
- 1848
Licence: Public Domain Mark
Credit: Traité élémentaire et pratique de pathologie interne / [Augustin Grisolle]. Source: Wellcome Collection.
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![DE LA ROUGEOLE. Synonymie. — Morbilli, rubeolœ ; fièvre morlnlleuse. La rougeole est un exanthème contagieux précédé de fièvre, de lar- moiement, de coryza, de toux, et s’annonçant à l’extérieur par de pe- tites taches rouges, irrégulières, dont quelques unes sont saillantes, et qui, disparaissant vers le septième ou le huitième jour de la maladie, sont suivies le plus souvent d’une desquamation furfuracée. Historique. — Wdlan , à l’exemple de Fernel , de Sennert, de Triller et de beaucoup d’autres, n’a pas réussi à prouver que la rougeole ait été connue des Grecs et des Romains. Les savantes recherches de Gruner démontrent qu’originaire de l’Asie, elle apparut en Europe en même temps que la variole. Rhazès, qui en trace la première description exacte, ne signale pas en effet la rougeole comme étant, à l’époque où il vivait, une affection nouvelle. Le mot de morbilli, par lequel la rougeole est souvent désignée dans les auteurs anciens, a été proposé dans le XIe siècle par Constantin dit l’Africain, et signihe petite peste, parce qu’elle eut pro- bablement alors une gravité qu’elle a rarement aujourd’hui. La rougeole a été l’objet d’un grand nombre de travaux. Le plus ancien est celui de Rhazès, dans lequel ia rougeole est mal définie et mai distinguée de la variole. Cette confusion existe d’ailleurs dans la plupart des Traités an- ciens, dans lequels les deux maladies sont regardées à peu près comme identiques et ne différant que par l’intensité. F. Hoffmann un des premiers (1), Dehaën (2)], Rosen (3), Sydenham (h), et Borsieri sur- tout (5), sont les auteurs qui établirent le mieux la rougeole en espèce distincte, et en tracèrent une bonne description. Les médecins contem- porains n’ont guère ajouté aux connaissances antérieures que des indica- tions plus précises sur les complications de la maladie. Nous renverrons surtout à l’ouvrage de M. Rayer sur les maladies cutanées, et au Traité des maladies des enfants, des docteurs Riliiet et Barthez. Description de la maladie. — La rougeole simple ( rub. vulgaris) présente quatre stades, qui sont : l’incubation, l’invasion, l’éruption, la desquamation. Premier stade. — Je ne dirai rien de la période d’incubation, pendant laquelle on n’observe aucun dérangement appréciable dans la santé. Elle a une durée de six à sept jours. Deuxième stade, ou invasion.—Le début de la rougeole est marqué par des frissons irréguliers, par des lassitudes, par un malaise général, par de l’inappétence, de la céphalalgie, de la fièvre. A ces symptômes, dont l’in- tensité varie, se joignent, le deuxième jour, des signes d’inflammation du côté de plusieurs membranes muqueuses. Ainsi les conjonctives sont injec- tées, rouges, et il y a du larmoiement; les fosses nasales laissent échapper (1) Opéra, t. IT, p. 62. (2) Ratio med., t. IV, p. 87. (3) Malad. des enfants, ch;ip. XIV. (4) Méd. pratique, t. I, p. 226 et 279, édit, de Baumes. (5) Inriitui med, pract., t. III, p. 104. 1. 8](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b29326084_0001_0131.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)