Morphinomanie et morphinisme : moeurs, symptomes, traitement, médecine légale / [Paul Rodet].

  • Rodet, Paul, 1854-
Date:
1897
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Morphinomanie et morphinisme : moeurs, symptomes, traitement, médecine légale / [Paul Rodet]. Source: Wellcome Collection.

    14/364 (page 2)
    De temps à autre, on voyait paraître dans la littéra- ture médicale quelques observations isolées d’empoi- sonnement chroni(|ue, qu’on qualifiait souvent de tolé- rance particulière pour la morphine. Ainsi, en 1864, Samter rapportait, à titre de curio- sité, l’observation d’un « morphiopbage » qui ingérait, chaque jour, 2Ü centigrammes de morphine par l’es- tomac. Beer publiait le cas d’une femme atteinte de métrile chronique qui, depuis trois ans, s’injectait 72 centi- grammes de morphine par jour. Albin Edeu citait un cas où la dose était de 1«',70 par jour. En 1865, Hunier publiait comme un fait curieux de tolérance qu'un malade s’injectait H'',80 de morphine par jour. 11 faut arriver jusqu’en 1871 pour trouver un travail d’ensemble sur la morphinomanie. Dans la séance du 15 juin 1871 de la Société de psychiatrie de Berlin, Læhr fit une communication sur l’Abus des injections de morphine^ dans laquelle il insista sur les manifesta- tions psychiques et en laissa entrevoir l'importance. En Amérique, les observations de morphinisme com- mençaient à apparaître timidement. On en trouvait quelques-unes dans les journaux sous le titre de Opium-habit. — Opium-appelile. — Opium-intoxication. C’est ainsi que Calkins, Mabtix, Mattison rapportaient quelques cas intéressants. Dans ce pays le terme de morpliinisme a beaucoup de peine à s’implanter. Aujourd’hui même, on trouve encore souvent les mor- phinomanes désignés sous le terme de Opium-habitués. En 1874, Fiedler publiait cinq observations, dont quatre de Birscii-IIirsciifeld. Dans ce travail, il donne une très bonne description de l’euphorie et des trou- bles nerveux de l’intoxication, y compris les illusions et les hallucinations. 11 prononce même le mol de Morphium-Psijchose, qui indique bien le caractère